Retour sur le 9e Festif!: Que du beau et du bon
Nous avons participé avec grande joie à la neuvième édition du Festif! de Baie-Saint-Paul ce week-end. Voici notre compte-rendu.
C’était une première expérience au Festif! de Baie-Saint-Paul pour moi en cette neuvième édition. L’événement annuel a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années et je n’avais entendu que de bons échos à son égard. Et après l’avoir vécu, j’en conclus que l’événement est effectivement un succès sur toute la ligne. Chacun y trouve son compte dans la programmation et même si l’on a vu certains artistes plusieurs fois sur scène, le Festif! a le don de nous offrir des contextes spéciaux ou des environnements magiques qui font que chaque concert est comme un cadeau. Sincèrement, aucun point négatif ne me vient en tête lorsque je pense à ce week-end derrière nous.
Les conditions étaient idéales. Nous avons eu que du beau et chaud temps. Une petite baignade dans la rivière s’est imposée samedi, d’ailleurs.
Tout se fait à pied au Festif!, ce qui est un très gros avantage pour le festivalier qui souhaite sauter d’un concert à un autre. Il y a beaucoup de monde dans les shows et dans les rues, oui, mais on n’a jamais l’impression d’étouffer.
Il faut être bien à l’affût pour vivre les plus beaux moments du festival puisque chaque jour apporte son lot de concerts-surprises. Celui au dépanneur Accomodation – qui, je crois, est devenu une tradition – mettait cette année en vedette Mon Doux Saigneur et Alex Burger. Nous étions une quarantaine ou plus de chanceux tassés entre les bières de micro et les Jos Louis pour vivre ce moment plutôt inusité. Contexte parfait pour observer de près ces musiciens talentueux.
Samedi après-midi, le grand Paul Piché, installé près de la rivière du Gouffre sur une petite butte avec sa guitare sèche, entouré de fans, nous a fait chanter ses plus beaux succès dans une communion tout à fait magique. Au retour à la maison, en plein après-midi, tous les jeunes croisés dans la rue – ou presque – avaient de gros objets flottants sous le bras. Le Rossy du coin a dû faire le gros cash.
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La veille, on se souviendra longtemps du concert solo au piano de Patrick Watson, tout au bout du quai de Baie-Saint-Paul en plein soleil alors que la marée descendait. Il en a profité pour improviser pas mal et a renoué avec son ancien guitariste Simon Angell, lui qui venait de terminer un concert – émouvant et énergique – avec Matt Holubowski tout près, quelques minutes plus tôt. Belles retrouvailles.
Seul bémol de ces moments magiques, c’est que les concerts-surprises nous ont fait manquer de bons spectacles de la programmation régulière en après-midi, notamment Salomé Leclerc et Marie-Jo Thério. Mais ça fait partie de la game que de devoir faire des choix crève-cœur, j’imagine.
Les concerts grand public présentés sur la scène Desjardins pendant le Festif! étaient variés de soir en soir et la foule enthousiaste était toujours au rendez-vous, curieuse pour Hubert Lenoir, attentive pour Patrick Watson, survoltée pour le grand Tiken Jah Fakoly et émue pour l’hommage Desjardins, on l’aime-tu. Soulignons le beau travail de notre maîtresse de cérémonie Queen Ka sur ce show.
De notre marathon musical, on retient aussi la performance exaltante du rappeur de l’heure Loud, qui avait le public du Festif! bien dans sa poche vendredi soir. Une fin de soirée de feu. On s’est endormi encore bien high. Même chose le lendemain pour Random Recipe, qui a toujours une drive exemplaire après 10 ans de carrière. Le matériel de son plus récent album Distractions est béton et fonctionne hyper bien en concert.
Deux prestations plus lourdes ont aussi marqué le week-end: celle de Suuns – qui ne déçoit jamais – dans un sous-sol embrumé et celle de Fuudge – qui prend de plus en plus de galon -dans un garage. On voyait à peine les musiciens à travers la fumée, mais c’était un contexte parfait pour ce genre de musique. Que le son et l’énergie résonnent à travers la brume.
Jeudi soir, le duo électro Milk & Bone profitait d’un décor enchanteur pour son concert de fin de soirée. Camille et Laurence ont fait résonner leur univers sonore et leur belle énergie entre les murs de la Chapelle de Maison Mère, littéralement à quelques pas de la chambre où je passais la nuit, dans cette immense bâtisse qui est un ancien couvent.
Le Festif! 2018 se terminait sur une note d’une rare beauté dimanche avec Stéphane Lafleur (parolier, chanteur et guitariste d’Avec pas d’casque) en solo, sur la ferme derrière l’hôtel Le Germain au lever du soleil. Alors que les moutons et autres animaux, curieux de cet événement, bêlaient, l’artiste nous a offert des moments sublimes avec des pièces phares de son groupe, mais aussi Ôte-moi mon linge, pièce qu’il a offerte aux Soeurs Boulay et l’inédite Noël des campeurs, qu’il a écrite il y a 10 ans et qui était restée au fond d’un tiroir, nous a-t-il avoué.
Un énorme merci à toute l’équipe du Festif! pour tous ces si beaux moments. Et merci à ma partenaire Marie Mello pour les belles photos.