Violent Ground
Chaque semaine, en partenariat avec la très cool et pertinente plateforme numérique Nikamowin (une initiative de Musique Nomade), nous vous présentons le profil d’un ou d’une artiste autochtone à découvrir immédiatement.
Valérie Thérien
Photo : Carlos Guerra
Nous avions rencontré les frères Allan et Christian l’an dernier pour notre magazine du mois d’août, consacré à des artistes autochtones. L’album que leur duo hip-hop Violent Ground a enregistré au printemps, Difference, vient tout juste de sortir sur toutes les plateformes! Les deux rappeurs, qui chantent à propos des réalités de la vie de réserve, nous avaient expliqué qu’ils souhaitaient être des inspirations pour les jeunes de leur communauté. «On aime penser qu’on est des voix pour ceux qui n’en ont pas. Y a bien des gens qui ont des problèmes, mais qui ne se font pas entendre. La musique est un bon moyen de communication parce que c’est ouvert et disponible partout en ligne.»
Violent Ground sera du spectacle d’ouverture de la 15e édition des Jeux Autochtones Interbandes, à Uashat mak Mani-utenam le 5 juillet.
Nation: Naskapi / Communauté: Kawawachikamach / Genre musical: Hip-hop
Votre musique vous a permis de vous produire sur de grandes scènes et de rencontrer des compositeurs hip-hop importants. Quels sont vos moments les plus chers dans le monde de la musique à ce jour?
Chaque moment est précieux parce que nous n’avions jamais pensé pouvoir faire ça, aller aussi loin, et que notre musique soit appréciée comme on l’est par les autochtones et les gens en général. Notre parcours a connu des hauts et des bas, mais nous sommes heureux d’être encore là après plus de 10 ans. Mais il faudrait dire que d’avoir fait la première partie de Tech N9ne c’était pas mal génial. Nous avons grandi en l’écoutant et c’était un rêve de partager la même scène. On n’oubliera jamais ça. C’est des moments comme ça qui nous poussent à poursuivre notre passion pour la musique et, espérons-le, à nous faire entendre.
Pouvez-vous nous parler du territoire dans lequel vous avez grandi et partager une chose spéciale ou une anecdote qui implique la communauté?
Notre réserve est très isolée, dans la région subarctique, au centre de la province de Québec. Nous avons grandi sans trop connaître le monde à l’extérieur de notre réserve, mais nous avions la musique. En musique, la plupart des choses qui nous ont inspirés viennent de nos grands frères, et l’endroit nous a aussi inspirés. C’était petit, sale, des étés chauds, des hivers froids, des nuits tapageuses et nous adorions ça. On a des souvenirs d’amis, de famille et de la nature. C’est notre maison et nous sommes heureux d’être des Naskapis de la nation de Kawawachikamach.
EN VIDÉO:
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