Mount Olympus: une diffusion web de la pièce de Jan Fabre pendant 24 heures
Enfant rebelle du théâtre contemporain européen, le Flamand Jan Fabre fait l’événement ces jours-ci avec sa pièce Mount Olympus, d’une durée de 24 heures et puisant aux sources des tragédies grecques dans un spectacle éclaté et parfois salissant. Bonne nouvelle : la plateforme web Culture Box, de France Télévisions, diffusera ce weekend la pièce dans son intégralité en direct du Théâtre Toneelhuis d’Anvers.
Mount Olympus sera capté par la Compagnie des Indes et diffusé en direct dans son intégralité sur CultureBox du samedi 30 janvier à 17h au dimanche 31 janvier à 17h (heure de Paris, c’est à dire de 11h à 11h au Québec). Captée par huit caméras, cette retransmission mobilisera 35 caméramans, techniciens et réalisateurs pour faire vivre au plus près la pièce et ses coulisses, durant ces 24 heures de direct.
La captation sera ensuite disponible pendant un an.
À moins d’un changement de dernière minute, la plateforme web n’est pas géolocalisée et les internautes québécois pourront y avoir accès.
Cette oeuvre d’envergure, créée à Berlin en juin 2015, a nécessité un an de répétitions et se montre fidèle à l’esprit Jan Fabre : une danse-théâtre parfois brutale, qui montre l’homme devant sa finitude et ses viles pulsions comme devant les débris d’une société de consommation dans laquelle il se perd.
Les corps y sont souvent nus et décomplexés, excessifs et intempestifs, évoluant au coeur d’un univers esthétique sans compromis, mi-antique mi-trash. Plasticien avant tout, Fabre y revient à ses premières amours et travaille la matière autant que les corps : les liquides coulent sur les muscles saillants; les paillettes volent au vent; les sueurs de la fornication et les giclées d’hémoglobine sont reines et maîtresses du plateau. Ce spectacle s’est d’ailleurs construit dans le sillon de la recréation de deux spectacles phare de sa jeunesse, Le pouvoir des folies théâtrales et C’est du théâtre comme il était à espérer et à prévoir.
« Convoquant les héros des tragédies grecques, Mount Olympus, co-écrit avec l’auteur flamand Jeroen Olyslaegers qui s’est inspiré entre autres des textes d’Eschyle, Sophocle et Euripide, ne cite ouvertement aucun héros mais fait surgir un théâtre pulsionnel porté par l’esprit de la tragédie. Mount Olympus déroule quatorze chapitres (et trois pauses dédiées aux rêves) où la sidération tient notamment à cet excès cultivé comme un ordinaire par Jan Fabre et sa troupe de forcenés. »
27 danseurs-acteurs-performeurs de quatre générations différentes sont à l’oeuvre dans ce spectacle hors-norme de 24 heures.
À consulter : le site web officiel de Mount Olympus
