Se rendre au Festival en chanson de
Petite-Vallée fait partie du plaisir que procure ce toujours modeste événement
malgré sa croissante popularité. C'est peut-être aussi parce que ça demande
facilement plus de dix heures de voiture pour y accèder que cela en décourage
plus d'un. Tant pis pour les flemmards et tant mieux pour ceux qui ne comptent
ni les heures ni les kilomètres pour s'y rendre. Car une fois que la Gaspésie
dévoile ses charmes, que l'océan d'un côté vous hypnotise et que de l'autre les
montagnes vous imposent leur majestuosité, on perd vite sa montréalité. À Petite-Vallée, tout le monde est au même
niveau. En phase avec la nature et la musique. 
Cette année, c'est à Luc De Larochellière que
revenait l'honneur d'être célébré. Passeur à son heure, le chanteur nous a
gratifié d'un concert semi-acoustique avec petite section de cordes au cours
duquel il a interprété en toute intimité et de façon très détendue les chansons
de son célébré Un toit dans ma tête ainsi que tous ses succès
d'hier. Un spectacle comme seul on peut en voir dans le cadre de Petite-Vallée.
Comme le veut la tradition, le passeur fut célébré par la Petite école de la
chanson de la marmaille gaspésienne. Toujours touchant et émouvant, ça rate
jamais. Des artistes du coin et d'ailleurs ainsi qu'une bone partie du public
lui ont aussi consacré une soirée hommage qui s'est transformée en une sorte de
grand karaoké où De Larochellière a été revu et corrigé ‘Tite-Vallée style…
Mais outre le volet consacré aux Chansonneurs
dans lequel on retrouvait cette année Francis Faubert, la chanteuse
louisianaise Anna Laura, Baptiste, Fleur de Peau, l'ex Coloc Vander, Cedric
Vieno, Gomez, l'acteur et chanteur Émile Proulx-Cloutier -qui a d'ailleurs
raflé la majorité des prix décernés cette année- et les paroliers Frédéric
Desjardins et Geneviève St-Hilaire aisi que les compositrices Valérie Lahaie et
Catherine Planet, le Festival en chanson de Petite-Vallée accueillait en cette
29e édition l'homme rapaillé Gilles Bélanger, le chanteur-conteur gaspésien
Patrice Michaud, Lisa Leblanc, le groupe folk-trad franco-manitobain Les
Surveillantes, Alecka qui présentait son premier album après avoir été célébrée
au même endroit en 2007, Les Charbonniers de l'enfer, Alexandre Béliard, Bernadette,
les trois ontariennes Andréa Lindsay, Tricia Foster et Cindy Doire, les
artistes franco-québécois du Grand 8 mais aussi Paul Cargnello (notre photo), Radio Radio et
Misteur Valaire qui, du coup, sont venus donner un petit coup de pied ludique
dans la fourmilière et qui ont permis d'attirer un public peut-être plus jeune
mais aussi plus branché sur les nouvelles musiques. Une preuve que le festival
cherche à s'ouvrir et peut-être à se débarasser de cette image "chanson feu de
camp" qui lui colle trop souvent à la peau, sans toutefois perdre de vue sa
vocation première.
L'année prochaine, Petite-Vallée célèbrera sa 30e
édition et si l'on se fie aux rumeurs et autres détails que nous ne révèlerons
pas afin de ne pas gâcher la surprise, le festival devrait être un peu moins
intime!