«Ouin. Les vacances sont finies», dixit ma blonde face à mon programme chargé de la fin de semaine dernière. Mais si les journées de farniente recommencent à se faire rares, l'été continue et la manne d'activités estivales en région demeure.
Samedi pm, direction Eastman pour les Correspondances afin d'assister à un café littéraire intitulé «Se réinventer». Bonne nouvelle: Lynda Dion remplace Camille Bouchard. Ainsi, avec William S. Messier et Michèle Plomer, on a droit à un trio d'auteurs qui s'intéressent beaucoup aux Cantons-de-l'Est. La discussion dérive d'ailleurs sur la notion du territoire car l'animatrice manque de poigne (habituellement, on aime bien Anne Lagacé Dowson; cette fois, difficile de croire qu'elle a lu les romans de ses invités…). Une chance que le public était là pour poser des questions qui obligeaient les auteurs à sortir de leurs zones de confort… Et le thème? Presque complètement évacué. Pourtant, l'idée de «se réinventer» doit ronger ces trois auteurs. Messier sortira-t-il un jour du Brome-Missisquoi de son enfance? Plomer fera-t-elle d'autres allers-retours que ceux entre la Chine et les Cantons-de-l'Est? Et Dion osera-t-elle un roman avec une protagoniste qui est son contraire? Conclusion: malgré des auteurs intéressants, je crois que je suis tombé sur la mauvaise table-ronde…
Ensuite, direction Mont Owl's Head pour le festival du même nom. Là aussi, je n'ai pas été chanceux. À mon arrivée, tous les groupes intéressants étaient déjà montés sur la jolie scène installée au pied de la montagne. Jason Bajada? Déjà joué. Socalled? Aussi. Kim Churchill? Même chose. Lack of Sleep (qui jouait au lieu de b.e.t.a.l.o.v.e.r.s)? Bien avant tous les autres. L'organisation ne voulait pas dévoiler son horaire pour ne pas que les gens arrivent à la toute fin, seulement pour les têtes d'affiche, mais à mon avis, cette stratégie n'est vraiment pas la bonne (on n'a pas tous le temps de passer 12 heures dans l'herbe). Ainsi, après un bref tour du propriétaire, je prends la route du retour en me disant que l'an prochain, je m'arrange pour connaître l'horaire d'avance…
Le soir venu, je me suis mis sur mon 36 pour une dégustation de bières, fromages et foie gras au Boquébière de Sherbrooke. J'adore les bières de cette microbrasserie, mais avec le protocole de dégustation proposé par le bièrologue et animateur Mario D'Eer, j'ai pu apprécier de nouvelles facettes de la Porter fumée, de l'Apico, de la Hildegard Rouge des Cantons, et de bien d'autres (en petites quantités…). J'ai moins de mémoire quant aux noms des fromages, mais ils étaient tous québécois, et tous très bons… Parfois, c'est ok d'être chauvin.
En conclusion de cette épopée culturelle et gastronomique, je me suis rendu dimanche au Festival Orford pour le concert du pianiste Marc-André Hamelin. «Le meilleur pianiste au monde est un Québécois»? Du centre de la dernière rangée de la Salle Gilles-Lefebvre (la place parfaite pour voir les mains danser sur les touches d'ivoire), c'était facile à croire (et difficile de ne pas tomber à nouveau dans le chauvinisme). J'ai tout particulièrement aimé le Haydn en introduction, et l'étonnamment costaude Sonate en si mineur de Liszt en deuxième partie. Hamelin maîtrise l'art des programmes fédérateurs, mais avec une touche d'audace. Son interprétation de Stockhausen avait de quoi surprendre. J'ai entrevu de la beauté dans cette œuvre inspirée par la suite de Fibonacci. Il y avait là de quoi exciter le fond de mathématicien qui sommeille en moi.
Et vous? Votre weekend? Avez-vous su profiter de vos Cantons?