YVES BOLDUC:
"C'est ça qui est ça! McDo à Télé-Québec, Pepsi dans les écoles, Wall-Mart dans l'aide humanitaire, le monde du marketing n'a pas de limite. Pour vendre un truc de merde, on est maintenant prêt à donner dans la bonne cause. N'importe quoi pour faire avaler le poison.
Je sais de quoi je parle. J'ai frayé assez longtemps dans le milieu du marketing pour savoir à quel point tout ça est disjoncté. Pour vendre du cancer, on montre la nature. Tout ce qu'il faut pour vendre, on va le faire.
Et ne me parlez pas d'éthique, ce truc de la gaugauche caviar, qui ne sert à rien sauf à alimenter les discussions des profs de socio et de philo de l'UQAM. Rien à foutre de ces fauteurs de merde. Ils n'ont rien compris. Le client est roi. Et il peut acheter toute la merde qu'il veut. On va la lui fournir en quantité industrielle.
Et on va la faire chier en Chine votre merde. Elle sera moins chère et personne ne verra toutes les catastrophes écologiques qu'on va créer. C'est loin la Chine et puisqu'ils veulent être riches, il va faloir qu'ils apprennent à vivre avec les conséquences. Et comme ils ont plutôt le contrôle sur l'information, on risque pas d'en entendre parler ici.
Et les enfants, c'est quoi le problème? S'ils veulent travailler, c'est leur affaire. Quand ta famille n'a rien à bouffer, il faut que ça serve à quelque chose les enfants. C'est utile. Précieux même, surtout quand c'est leur cul qu'on vend.
Vous savez, vous êtes drôlement culotté, Monsieur Vitaro de prétendre qu'il faudrait plus d'éthique dans les médias. Au fond, qui ça intéresse?"
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YANICK FALARDEAU:
"Je comprends bien le point de vue de Monsieur Vitaro. Moi non plus, je n'aime pas McDo… Mais je peux comprendre pourquoi Télé-Québec a accepté de faire commanditer ciné-cadeau par McDo. De l'argent, c'est de l'argent…. et si l'argent de McDo fait en sorte que je pourrai regarder de belles émissions à Télé-Québec avec mon fils bien je dis tant mieux!
Ça ne veux pas dire que je vais emmener mon fils manger un BigMac demain. On a le libre choix d'acheter ou non. La pub fait partie intégrale de notre vie… il va falloir apprendre à nos enfants à la regarder mais pas à tout gober sans penser.
La question que je me pose par contre est pourquoi est-ce que les McDo de ce monde arrivent toujours à décrocher ce type de contrat. Est-ce purement une question de budget ou est-ce parce qu'ils pensent mieux à leurs affaires que les autres? Ça aurait été très approprié de faire commanditer ciné-cadeau par Méga-blocs ou par Wrebbit. (2 compagnies québécoises.)
L'autre question est qui a approché qui? Est-ce McDo qui a voulu commanditer ou Télé-Québec qui a approché McDo. Je me pose cette question parce que je viens de terminer un projet de commandite pour une maison des familles à Montréal. En moins d'une journée on a été capable d'amasser plus de $2000.00 de commandites pour notre petite fête de Noël. (On était 2
mamans bénévoles)
Savez-vous ce que les entreprises nous disaient? Ils nous remerciaient de les avoir approchés. Ils nous ont dit que bien souvent, ils cherchent des opportunités pour faire parler d'eux.
Les entreprises ont des budgets de pub importants et ils les dépensent à la radio, dans les journaux et à la télé… mais pourquoi pas faire de la pub et rendre service en même temps? Les McDo de ce monde l'ont compris … et ça été payant pour eux. Commanditer ciné-cadeau est un exemple mais pourquoi pas demander à Sico de commanditer de la peinture pour repeinturer nos hôpitaux ou nos écoles?
Pourquoi ne pas demander à POM (Multimarques) et Natrel de commanditer des petits déjeuners pour les enfants qui ne mangent pas? Ou de demander à Souris-Mini ou Kanuk de commanditer des vêtements chauds pour des familles démunies? (Ils le font peut-être déjà… je ne suis pas au courant).
Ce quil faut comprendre est que même les petites compagnies ont le pouvoir de choisir comment ils dépensent leurs budgets de pub. C'est à nous de s'organiser au lieu de se faire bouffer par la mondialisation ou de se faire envahir par les McDo's et WalMarts de ce monde."
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CAROLINE RODGERS:
"Ça prouve qu'ils sont vraiment en manque de financement. Si monsieur veut se dévouer pour la cause il peut toujours faire un don à Télé-Québec ou une levée de fond pour sauver les pauvres petits enfants innocents de la méchante multinationale américaine.
Mais si vous voulez mon avis, les enfants n'ont pas besoin de la pub pour mal manger ou devenir matérialistes. Ils n'ont qu'à suivre l'exemple de leurs parents, ces mêmes qui chialent qu'on paie trop d'impôts pour la télé publique."