Le conflit de travail perdure à la Place des Arts. Mardi dernier, les négociations n’avaient toujours pas repris entre la direction de la PDA et les représentants du syndicat des 152 techniciens de la scène affiliés à l’IATSE (International Alliance of Theatrical Stage Employees), en grève depuis le 20 juin. À moins d’une intervention du ministère du Travail, il semble peu probable, à court terme, que les deux parties s’assoient autour de la table de négos.
Cet été, les quatre principales compagnies résidentes (Jean-Duceppe, les Grands Ballets Canadiens, l’Opéra de Montréal, et l’Orchestre symphonique de Montréal) ont publiquement appuyé l’administration de la PDA et déploré l’attitude du syndicat. Voilà longtemps que le torchon brûle entre les compagnies culturelles et les techniciens de l’IATSE au Québec. Ce scénario était donc prévisible, tellement on est ici en présence de deux groupes dont les cultures de travail sont si aux antipodes.
Pour l’instant, les répercussions pour le public sont moins désastreuses que prévues. À quelques jours de la rentrée culturelle, seulement un spectacle a été annulé, car plusieurs organismes ont décidé de relocaliser leurs spectacles. Le Festival international de nouvelle danse a déplacé pas moins de 18 représentations, et les Grands Ballets Canadiens ouvriront leur saison avec le ballet Giselle, du 9 au 15 septembre, au Théâtre Denise-Pelletier. En ce qui concerne le reste de sa programmation, les GBC ira au cas par cas (le Théâtre Denise-Pelletier étant déjà consacré à la programmation théâtrale de sa compagnie).
Après avoir relocalisé les deux premières pièces de sa saison, la Compagnie Jean-Duceppe a annoncé finalement qu’elle restera au Théâtre Port-Royal. Duceppe commencera sa saison tel que prévu, le 8 septembre, avec Le Soir de la dernière, d’Isabelle Doré. À la suite de plusieurs appels de ses abonnés, la direction générale de Duceppe a réévalué la situation. Elle a obtenu la collaboration des cadres de la PDA pour remplir les fonctions des techniciens de scène, «en confirmité avec le code du travail, et avec les moyens et la qualité professionnelle qui ont toujours fait la réputation de la Compagnie», explique le directeur des communications, Jean-François Limoges. En gros, cela demandera aux cadres deux semaines, au lieu de quatre ou cinq jours généralement, pour monter le décor d’une production.
L’Opéra de Montréal a aussi confirmé que les représentations (en version concert, toutefois) de Salomé seront données à la Place des Arts. Le problème se posera autrement pour les shows des GBC et du FIND: les décors sont plus élaborés, et les délais de montage et de démontage sont beaucoup plus courts.
Le FIND a donc dû annuler la visite du Ballet de l’Opéra national de Lyon qui devait se produire à la salle Wilfrid-Pelletier. Les spectacles qui devaient avoir lieu au Théâtre Maisonneuve (ceux de Mathilde Monnier, Rosas, Jean-Pierre Perreault et Karas) auront lieu à la salle Ludger-Duvernay du Monument-National. Dans le cas de la compagnie Rosas, le spectacle prévu, Just Before, a été remplacé pat Drumming. Ceux de la Cinquième salle (Compagnie De Brune, Marathon chorégraphique, Métaspora Danse, Harold Rhéaume) déménagent au Studio-théâtre Alfred-Laliberté de l’UQAM. Finalement, les chorégraphies originellement programmées à la salle Ludger-Duvernay (Cas Public, Cia Clara Andermatt, Susanne Linke, Allias Compagnie) sont transférées à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM.
Les dates et les heures de certains spectacles du Festival ayant changé, il serait préférable de s’informer à la ligne Info-Danse au (514) 990-3031, ou à la Billetterie du FIND, située à L’Agora de la danse, au 840, rue Cherrier.