Le Cirque des Nouveaux Nez : Opération nez rouges

Jointe en France où vit la troupe, Roseline Guinet doit, ironiquement, tendre son nouveau-né à quelqu’un pour mieux répondre aux questions: "Ça faisait treize ans que nous tournions à quatre clowns sur les scènes des théâtres. Du coup, nous avions envie de changer un peu de vie et de manière de faire."

Dirigés par un metteur en scène, ou "metteur en piste", ils ont ainsi créé quatre différents spectacles, avant de réduire la structure à trois clowns, Georges Pétard (Nicolas Bernard), Félix Tampon (Alain Renaud) et Madame Françoise, incarnée par Roseline. Cette dernière poursuit: "Nous nous sommes ensuite entourés de neuf artistes de cirque rencontrés sur la route, ou que nous connaissions depuis l’école de cirque, pour nous retrouver douze sous un chapiteau."

Les Nouveaux Nez exploitent une scène circulaire et en hauteur, et c’est grâce à l’architecture particulière de la TOHU que la troupe peut se produire à Montréal. Ce spectacle, qui est complètement nouveau, reprend toutefois les mêmes personnages que les quatre précédents, présentés surtout en France. La personnalité des personnages leur est plus que familière et la complicité entre eux est bien établie. "À l’époque, je comparais nos spectacles à des albums de bande dessinée où l’on retrouve les mêmes personnages mais dans des situations variées."

Cette fois, c’est un peu le monde à l’envers car nous rencontrerons des clowns jouant les directeurs de cirque: "Étant donné leur statut de clowns, ça ne se passe pas vraiment comme prévu! Il y a quand même une petite dramaturgie qui entoure de véritables numéros de cirque", car un des buts de ce spectacle était, pour les artisans, de se faire plaisir et de voir de véritables numéros: "Nous, on ne fait pas grand-chose de spectaculaire! dit-elle à la blague, ce sont vraiment les circassiens qui assurent les exploits physiques."

"En France, il y a maintenant ce que nous appelons le nouveau cirque (ou cirque contemporain) et le cirque traditionnel. Nous, qui sommes sortis de l’école il y a vingt ans, nous nous retrouvons à la fois dans le nouveau cirque, puisque nous ne venons pas du tout du cirque traditionnel, mais nous sommes des clowns, donc nous ne renions pas la tradition. Mais comme nous faisons pas mal de théâtre, notre spectacle de cirque n’est pas découpé de manière traditionnelle, et le spectateur avance de surprise en surprise. C’est peut-être ce montage et la manière de présenter les numéros qui sont considérés comme inédits."

C’est que tous les articles de la presse européenne vantent le caractère unique du spectacle, mais Roseline tempère: "On croit qu’on invente parce qu’on oublie." Chose certaine, malgré les claques que les clowns se donnent et autres avancées sur les terrains de la tradition, le Cirque des Nouveaux Nez surprend les spécialistes à chaque passage et, avec ses funambules, ses acrobates et ses musiciens, charme toute la famille.

Du 19 au 31 décembre
À la TOHU
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