Ce collage chorégraphique d’Ohad Naharin reste une des meilleures oeuvres au répertoire des Grands Ballets Canadiens de Montréal, même s’il a un peu perdu en cohérence avec quelques remaniements récents. De fait, l’alternance de mouvements de groupe enlevés et de duos et solos aux humeurs plus discrètes crée par moments des ruptures trop brutales en termes d’énergie, qui soulignent à grands traits les changements d’univers et rendent parfois plus délicate la tâche d’habiter seul un aussi grand plateau que celui du Théâtre Maisonneuve. Heureusement, cela n’enlève rien à la vitalité caractéristique de cette oeuvre festive que 28 interprètes portent de bout en bout avec brio. On se réjouit aussi de voir monter sur scène un petit groupe de spectateurs pour une séquence qui rappelle tout ce que la danse peut avoir de social.