Patrick Groulx : Une bonne job

"On est ce que l’on mange", veut la maxime. Si on est aussi ce que l’on boit, Patrick Groulx serait aujourd’hui une pinte de Guinness. Franc et consistant comme la mélasse dans laquelle il trempe ses lèvres, l’homme jase candidement d’un spectacle en chantier, Job: humoriste. "Je vais me révéler comme je ne l’ai pas fait dans mes précédents shows, revenir sur mes débuts. Il n’y aura pas de noir entre les numéros, pas d’entracte. Je veux parler directement au monde. Je m’intéresse au bonheur en me demandant ce que ça nous prend pour être heureux en 2010."

Son penchant absurde et burlesque (J’aime ça les patates!) rangé dans le coffre à costumes et Les Bas blancs ayant mérité leur propre agenda, Groulx, fin seul, livrera quelques pans de sa biographie. Avant-goût: "Je travaillais comme plongeur dans un restaurant huppé du boulevard Saint-Laurent et je voyais des humoristes de l’autre côté se raconter des potins, avoir du fun. C’est une histoire personnelle à laquelle tout le monde peut s’identifier, je crois." Maintenant qu’il est au firmament, est-ce agréable de médire avec ses amis célèbres? Longue tirade sur les jacassements du show-business dont il dit ne pas être friand, plus à l’aise tout compte fait sur le sofa familial que sur la banquette d’un bistro branché.

REMETTRE CENT FOIS SUR LE MÉTIER

Pas besoin de bottes à cap d’acier pour faire rire, contrairement aux métiers que Groulx se pique de pratiquer pour un jour dans Job de bras, qu’il anime à Canal Z. Une job de rêve, l’humour, pas salissante, mais indéniablement une job: "C’est extrêmement technique, c’est pointu, c’est à la virgule près. Tu ajoutes une syllabe et le gag ne fonctionnera pas. Avant d’avoir un show rodé au quart de tour, c’est long, tu n’as pas le choix de faire des essais."

Quitte à tester du matériel tout juste sorti de l’usine dans les soirées de la relève. Retour momentané au bas de la pyramide: "C’est stressant aller faire 20 minutes dans un bar quand les gens disent: "Lui, il est malade!" La barre est haute en tabarouette. Tu es accueilli en roi et tu te dis: "Oh my God, je viens leur faire un sketch que j’ai fini d’écrire à matin"."

Le 19 octobre
À la Salle Albert-Rousseau
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À voir si vous aimez /
Louis-José Houde, Mike Ward, Martin Petit

EN MÉMOIRE DE N’IMPORTE QUOI
Défunte émission culte, Le Groulx Luxe, c’est n’importe quoi soulignait récemment son cinquième anniversaire, "ou le septième du début", en ouvrant ses voûtes au www.groulxluxe.com. On se bidonne avec le même plaisir de collégien en voyant l’humoriste tenter en vain de plier un drap contour avec son timide de réalisateur Raphaël Ouellet ou rameuter les foules pour un rassemblement de câlins. "MusiquePlus voulait un concept, j’ai lancé l’idée de n’importe quoi, on en a parlé pendant trois minutes et ils ont dit: "C’est correct, tu commences demain", se souvient Groulx. Je ne sais pas si ce serait encore possible de faire ça. Je trouve que l’on devrait essayer, risquer davantage dans la vie en général. On est tellement pognés sur les chiffres et le rendement…"