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La vie; entre bonheur et épuisement

Assemblée Générale à la Fonderie Darling, j’attends d’être contaminée par l’énergie des indignés! Eh ben c’est pas tout à fait ça. L’épuisement dû au manque de sommeil semble généralisé. Quand on y pense, c’est logique. Le travail nous occupe déjà assez, sans parler des responsabilités familiales: qui a du temps pour s’occuper de sa société? Les (rares) congés riment avec divertissement: cinéma, lecture, musique, etc. De Jersey Shore à Almodóvar, ça fait du bien de se déposer la tête. Perso, me divertir, ça m’empêche de réfléchir. Certains appellent ça décrocher. Oublier les problèmes pour atteindre un peu de bonheur. Au fond, je me demande si on est plus heureux après un divertissement. T’es envahi d’un sentiment de bien être, toi? Vraiment?
Après 6 heures d’échanges à la Fonderie Darling, j’étais fatiguée puissance 10. Mais j’étais heureuse. Profondément. De voir tous ces gens qui choisissent de passer leur samedi après-midi à repenser la société, qui ont le courage d’écouter. (et c’est pas rien parce que (petit 1) six heures de blabla c’est long longtemps et (petit 2) le discours dérape souvent entre anecdotes personnelles et solutions discutables. Les discussions sont empreintes de passion et d’espoir. Ça, ça me donne des papillons dans l’estomac. Ça, ça me fait du bien et c’est gratuit. Je dirais même qu’un baiser sur grand écran payé 12$ le billet provoque pas la venue de monarques dans mon bide avec autant d’intensité. (même si ça vous intéresse pas, le correcteur automatique m’a suggéré bidet en soulignant le mot bide en rouge: Plutôt drôle! aaaaah… même si ça vous intéresse pas, moi aussi, je suis fatiguée)
Une des occupantes s’appelle Lyna. Cette semaine, elle a travaillé 50 heures à son boulot et 50 heures pour Occupy. Elle m’a dit que c’est peut-être intense mais qu’elle ne s’est jamais sentie aussi heureuse et écoutée. C’est aussi ça une communauté. Rien à voir avec les malaises dans les ascenseurs des tours à bureau. Vivre ensemble sans s’ignorer, ça donne quoi? Ce blog en témoignera à partir de demain. Même qu’il y aura un cadeau le 25 décembre, jour anniversaire du démantèlement du camp Occupy à la Place du Peuple. (ex-Square Victoria)
Pis tsé, c’est Noël.