Destination quartier : Nos 5 «apportez votre vin» préférés du Plateau

Avec une soixantaine de restos où l’on peut apporter son vin sur le Plateau-Mont-Royal, ce ne sont certainement pas les options qui manquent. Loin de nous sont les jours où, si l’on voulait accompagner son repas au restaurant d’une bouteille de sa propre collection, il fallait nécessairement aller sur Duluth ou alors se résoudre à s’asseoir à des tables de qualité discutable. Aujourd’hui, nombre de ces établissements sont chapeautés par des chefs de talent y préparant une cuisine créative de qualité. Les cinq suivants en sont la preuve depuis bien souvent plus de 10 ans, un véritable exploit à une époque où les restaurants sont aussi pullulants qu’éphémères.

Bistro L’Entrepont (4622, avenue de l’Hôtel-de-Ville, 514 845-1369, bistroentrepont.com)

Déjà 30 ans que cette table roule discrètement sa bosse sur le Plateau. Le secret d’une telle longévité? Dans son cas, les mots d’ordre sont très certainement «qualité» et «constance». L’intime espace d’une trentaine de places est encore aujourd’hui aussi bien rempli d’habitués que de jeunes du quartier ou de touristes affamés. Paradis des carnivores, on y propose une cuisine bistro française classique; rillettes, tartare, foie gras au torchon, boudin, ris de veau, canard confit… La meilleure manière de tout échantillonner? La table d’hôte de cinq services qui compte aussi deux entrées et plats évoluant à l’ardoise. On aime l’habitude que prend le chef d’aller voir les clients à leur table tous les soirs, une attention qui se fait de plus en plus rare de nos jours.

La Prunelle (327, avenue Duluth Est, 514 849-8403, restaurantlaprunelle.com)

Sise au même coin de rue depuis 1999, La Prunelle peut elle aussi se vanter de sa pérennité. Succès d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait qu’elle se trouve sur la rue Duluth, reconnue pour sa compétition féroce due au nombre culminant de restos s’y trouvant. Récemment rafraîchie par le studio de design Consult, sa déco arbore désormais un look industriel bien au goût du jour. L’actuel menu d’automne fait, quant à lui, la part belle aux produits du marché et aux saveurs de saison (romarin, rabiole, amélanchier, cassis, rose sauvage, courge musquée). Et, mois finissant en «bre» oblige, n’oublions pas non plus les huîtres qui sont toujours disponibles à l’ardoise et qui sont au doux prix d’un dollar le lundi. De quoi bien démarrer la semaine!

À l’os (5207, boulevard Saint-Laurent, 514 270-7055, alos.ca)

Autre vétéran, le restaurant À l’os sait ce qu’il fait et le fait bien depuis maintenant 12 ans. Philippe Mongeau, coproprio, décrit ainsi sa cuisine du marché: «Produits locaux, produits saisonniers, cuisine nord-américaine, avec une dominance des viandes.» Contrairement à d’autres menus dégustation d’établissements du type, celui d’À l’os est servi à l’aveugle. En effet, en le commandant, les convives ne savent pas du tout à quoi s’attendre. Évidemment, le restaurant respecte les restrictions alimentaires et allergies, le but de l’exercice étant d’abord de s’en remettre aux petits soins du chef et de son équipe. Autre particularité appréciée: bien qu’on n’y vende pas de vin, le restaurant peut se targuer d’avoir une belle verrerie et une équipe avisée pouvant nous conseiller en matière d’accords.

Les Infidèles (771, rue Rachel Est, Montréal, 514 528-8555, restaurantlesinfideles.com)

Bien que l’expression soit largement galvaudée, la cuisine française des Infidèles est réellement sans prétention – le chef Louis Legault y rendant également hommage aux produits québécois, tels le cerf, le canard, le veau ainsi que des fruits de mer et du poisson de saison. La formule dégustation permet d’avoir un bel éventail de ce que la maison sert. Il est aussi possible de découvrir des fromages d’ici assortis de confiture maison et de noix. Les portions sont généreuses et la carte des desserts, bien garnie, au grand plaisir des gourmands. Une fenêtre donnant sur la cuisine laisse entrevoir le chef Legault en pleine action. L’ambiance feutrée et le décor raffiné en font une adresse de choix pour les repas romantiques, à l’abri des regards. Serait-ce d’ailleurs ce qui aurait inspiré son nom?

Les Héritiers (1915, avenue du Mont-Royal Est, 514 528-4953, lesheritiers.com)

L’harmonieux décor des Héritiers – tout de bois, miroirs et moulures – en fait un lieu à la fois rustique et moderne, et son invitant comptoir donne vite envie d’y devenir un habitué. Ses vastes fenêtres donnant sur l’avenue du Mont-Royal lui assurent clarté durant le jour et, le soir venu, ses luminaires épurés sont propices à l’intimité. Ouverte les midis en semaine en plus du soir, sa cuisine propose des plats d’inspiration française aux saveurs recherchées. Parmi celles-ci, notons les crevettes flambées au pastis; le canard fumé avec coulis de canneberges et piments jalapeño marinés; le foie gras aux figues et au bacon et les pétoncles poêlés au fenouil. Le souci esthétique se fait sentir dans les présentations et, en finale, leurs copieux desserts maison plairont aux dents sucrées.