«C’est nouveau, ce menu bistro?» Cela fait peut-être deux ans que nous sommes venus, mais Sophie a l’œil pour le neuf. C’est effectivement tout frais, et c’est plutôt inspirant. Des choix plus variés, des assiettes simples mais bien conçues, et en fait, ce qui s’y trouve nous inspire plus encore que la table d’hôte.

Le décor champêtre de cette belle auberge de l’île d’Orléans n’a cependant pas changé, ni d’ailleurs la volonté des propriétaires d’y faire briller l’agriculture locale, cuisinant autant que possible ce que le garde-manger insulaire peut offrir.

Notre serveuse, Valentine, est parfaite. Attentive sans être intrusive, compétente et avenante. Nous discutons des plats, elle relaie nos questions au chef lorsqu’elle doute de la réponse, et le service est prompt.

Mon brie fondant sur un croûton qui trône sur une fine couche de miel aux amandes est aussi simple que réussi. La portion est généreuse et quantité d’amandes taillées s’étendent sur la grande flaque de miel. La fondue parmesan au canard fumé de Sophie est moins bien réussie. Pas assez chaude, le fromage est figé, et la température trop basse empêche les goûts de prendre de l’ampleur et de convoler justement.

L’été achève, les clients sont rares. Deux dames parlent du chien d’une de leurs amies et, comme c’est notre habitude, nous mourons silencieusement de rire en épiant les conversations des autres.

Ces pauvres dames sont rapidement sauvées, puisque nos assiettes arrivent rapidement. Mon magret de canard grillé est couché sur des pommes en dés revenues dans la poêle, la sauce au porto blanc, fond de gibier, vin blanc et agrumes est excellente, et la salade d’accompagnement respire la fraîcheur de saison: grains de maïs, délicieuses tomates, fromage, oignons rouges et mélange de laitues. Un petit panier de frites termine l’affaire: elles sont minces et blondes, croquantes et chaudes. Bien salées. C’est parfait. Le magret, lui? Rien à redire. Cuisson impeccable, bon assaisonnement. Sophie trouve que sa volaille lui rappelle Noël, elle ne saurait trop dire pourquoi. Je prétends que c’est la faute à la musique: Frank Sinatra = Las Vegas ou Noël. C’est selon. Blague à part, la cuisson est parfaite et elle dévore son plat sans rien laisser.

Nous nous laissons tenter par des desserts, délicieux, songeant que nous venons si peu souvent sur l’île et que cet endroit à lui seul nous donne tort d’ainsi la bouder.

Emballant/
Des plats bien conçus dans un nouveau menu bistro qui n’a guère à envier à la table d’hôte.

Décevant/
Le couple qui regardait des vidéos humoristiques sur le téléphone de monsieur, le son au plancher, en se bidonnant comme des cons.

Combien/
Le soir, environ 80$ pour deux personnes, excluant taxes, boissons et pourboire.

Quand/
Tous les soirs de 17h30 à 20h30.

Où/
Auberge Le Canard huppé
2198, chemin Royal, Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans
418 828-2292
canard-huppe.com
(L’établissement offre aussi des chambres pour rester plus longtemps…)