Jeudi dernier, on publiait un entretien avec le sympathique duo-slash-couple Lindsay/De Larochellière, histoire de revenir sur la création à deux, leur album paru en octobre et leur concert de ce jeudi à Montréal en Lumière.
Un an avant la nouvelle participation de Luc de Larochellière à Montréal en Lumière (et avant le fameux Forum sur la chanson québécoise), celui-ci était interviewé par mon collègue Olivier Robillard-Laveau sur la situation de la chanson de pointe au Québec. Toujours aussi éloquent, le chanteur était particulièrement en verve et déclarait, notamment, que « [r]écemment, Rythme FM et Rouge ont décidé de faire jouer une pièce de mon dernier disque, mais autrement, Radio-Canada a longtemps été le seul média à diffuser mes pièces » et « [c]ontrairement aux stations de radio et de télévision qui versent des droits d’auteur aux artistes, le Web n’est encore assujetti à aucune réglementation du genre. […] Sur Internet, le contenu n’a plus aucune valeur. Pourtant, nos chansons et nos vidéoclips circulent en malade sur les réseaux sociaux. C’est frustrant parce que notre musique génère encore des revenus sur le Web, mais ceux-ci ne sont pas redistribués aux artistes. »
Un an plus tard, la radio commerciale est toujours aussi bouchée selon certains participants du Forum sur la chanson québécoise, les redevances Web sont toujours aussi rachitiques et De Larochellière n’en démord pas…
« C’est toujours aussi complexe, surtout du côté des radios FM. Quoiqu’il faut dire qu’en ce moment, une de nos chansons s’est retrouvée sur les ondes et, dans mon cas,ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Ça demeure donc très rare et c’est difficile. C’est pourquoi je crois qu’une union doit se faire entre l’industrie et les diffuseurs. Lorsqu’on regarde les meilleurs vendeurs de disques et ce qui joue à la radio, ça n’a pas toujours rapport. Y’a tout un pan de la chanson québécoise qui n’est pas représenté. Peut-être que la solution serait de les obliger à varier les formats? Beaucoup de stations jouent des listes de chansons semblables. Doit-on compter sur la bonne volonté des diffuseurs qui devraient mieux représenter la réalité de la chanson québécoise ou doit-on réglementer davantage? J’ai l’impression que ça va prendre davantage de lois et des lois plus serrées pour réussir à faire bouger ça, car laisser le marché totalement libre de lui-même ne va pas dans le sens des créateurs en ce moment. »
Andrea Lindsay et Luc de Larochellière seront en concert ce 21 février au Club Soda dans le cadre de Montréal en Lumière.