La première fois que j’ai vu le groupe punk celtique Dropkick Murphys, j’ai eu peur.
Je n’avais pas affaire ici à des bonhommes malingres gueulant leur mal de vivre, mais bien une bande de gueulards, poilus et baraqués qui pourraient casser la gueule à quiconque s’était entassé dans le Rainbow ce soir-là. Pire encore, ils le savaient.
M’enfin, les années passent, j’ai maintenant du poil et les Dropkick Murphys, eux, sont devenus de véritables ambassadeurs pour leurs villes. Les nombreux rapprochements entre la bande et les Bruins (chou!) en témoignent…
Mais ce statut particulier n’enlève rien à la mèche courte du groupe. Si sortir-le-fan-d’extrème-droite-d’un-concert était une discipline olympique, les États-Unis trouveraient de bons athlètes à Boston (ça commence à 0:20 en passant)…
Pour revenir à la tragédie, une des premières pensées « musicales » qui m’est pas par la tête ce jour-là était « Je me demande comment les Murphys vont réagir. Avec une toune hyper violente? Avec une ballade sirupeuse, mais rassembleuse? » Même pas! Dropkick Murphys a répondu avec… une initiative!
Le groupe punk a mis en vente un t-shirt caritatif. Les recettes engrangées seront aux victimes et familles de l’attentat. Rolling Stone rapporte aujourd’hui que 15 heures après la mise en ligne du vêtement, le groupe a déjà une cagnotte de 65 000$ à verser aux malheureux.
… à la place de Thomas Menino, maire actuel de Boston, je me méfierais. Si un membre de la troupe se présente à la mairie, son règne – le plus long de l’histoire de la ville – pourrait tirer à sa fin…