Petit saut au Pub Rickard’s des Francofolies avant l’épisode final de Bande à part pour entendre du nouveau matériel du cowboy folk Louis-Philippe Gingras qui lancera finalement son premier album, Traverser le parc, en octobre.
Tout d’abord, le pot : ce n’était malheureusement pas la meilleure prestation de l’auteur-compositeur-interprète. Bien que bardé de musiciens de talent – Dany Placard à la basse, Mathieu Vézio à la batterie, le concert a connu quelques accrocs cacophoniques en plus de certaines transitions un peu longues entre certaines pièces, ankylosant la prestation. Néanmoins, Gingras – qui s’avère être également un habile conteur – a tout de même mis le public présent dans sa ‘tite poche de chemise country, celui-ci allant même jusqu’à réclamer un rappel.
Ce tour de chant donnait, du même coup, un bon avant-goût de l’album à venir où son matériel folk d’antan semble avoir été enjolivé d’une nouvelle facture tantôt plus rock, tantôt plus bluesy, voire honky tonk. Côté textes, l’artiste, qui a pillé le Festival en chanson de Petite-Vallée l’année dernière en remportant six récompenses, a démontré que sa plume est toujours aussi fine et originale; voguant de la belle poésie, aux morceaux grivois à la poésie du quotidien avec adresse, sans verser dans la vulgarité facile ou le pastiche country humoristique. Histoires d’amour sous fond de «crazy carpets» volants, de fantômes, de cartouches de cigarettes, de legs de poil sur l’oreiller «pour que tu t’rappelles de moé» et de franche amitié entre un type et sa broche à saucisses.
Facile de l’associer aux Plume, Adamus et LeBlanc, mais la dégaine – et la voix graveleuse – de Gingras se rapprochent également de celle de l‘homme en noir. On le rappelle depuis belle lurette, mais seulement pour la forme : Gingras est définitivement un folk hero à surveiller.