Mais avant, une tranche de vie!
Demain, le Voir livrera une page frontispice consacrée au festival Pop Montréal. Un événement qui me tient à coeur, autant comme journaliste musical (la plupart des artistes sélectionnés et aperçus en première partie de j’sais pas qui dans un ‘tit bar se retrouve, l’année suivante, sur de plus grandes scènes, etc.), mais aussi comme individu (j’y ai travaillé pendant mes études universitaires et j’y ai rencontré des personnes aussi inspirantes que passionnées et qui m’ont confirmées qu’on peut faire beaucoup avec presque rien). Bref, une autre édition qui passera de vos mains jusqu’à la cage à perruches en deux semaines, mais qui, pour moi, compte beaucoup. En une année à la barre de la section musique du Voir, j’ai vu défilé – souvent en douce, parfois avec un bon coup de hanche, Bande à part, La Journée des disquaires indépendants, Karim Ouellet, Pierre Lapointe, le combo Avec Pas D’Casque, Philippe B et le Quatuor Molinari, les Soeurs Boulay, Francis Mineau, Depeche Mode ou encore Daft fuckin’ Punk et autres artistes et causes que j’aime bien en Une de la publication. Pas pire moyenne au bâton, j’dirais!
Bref, une page frontispice dédiée à Pop Montréal. Idée qui s’impose lorsqu’on considère que l’événement en est déjà à sa 12e édition, mais qui demeure tout un défi lorsqu’on considère la sélection d’artistes qui va souvent de l’artiste international qui passe en coup de vent (pas très pratique pour un bimensuel, disons) jusqu’aux valeurs sûres locales (qu’on a souvent déjà croqué sur le vif pour des éditions récentes comme les Soeurs Boulay, par exemple) en passant par les illustres inconnus (c’est plate, mais ce n’est pas tout le monde qui va ramasser le journal si l’artiste en Une sort de nulle part, disons).
Comme si ce n’était pas assez, on voulait également mettre de l’avant notre rentrée culturelle – donc, miser sur des artistes qui ont des concerts de prévus outre Pop Montréal ou des parutions à venir – ainsi que notre dossier sur le sens du mot « indie » (disons qu’un jeunot qui démarre, mais qui a du beat, n’est pas très convaincant pour vous parler de l’évolution, puis de la désacralisation du terme, non?).
D’où l’idée d’opter pour Kid Koala (qui, avec ses collègues de Deltron 3030, lanceront un album hyper attendu plus tard cette année), Patrick Watson (qui est connu du grand public et qui prépare plusieurs spectacles à grand déploiement à Montréal et Québec, notamment) et Murray Lightburn (qui, avec son groupe The Dears, s’est imposé lors de cette ruée vers « le son indie montréalais » et qui vient tout juste de livrer un album solo captivant). D’autres artistes ont été considérés – dont Little Scream, pour qui nous avons un kick collectif au bureau -, évidemment.
Méchant casse-tête qui tient également du petit miracle, car on a confirmé la présence des trois bonhommes que la veille de la séance photo! Ouf!
S’en sont suivi trois entretiens aussi informatifs que plaisants que vous pourrez lire demain dans le journal… ainsi qu’ici, car je vous glisserai des retailles d’entrevues sur ce blogue au cours des prochains jours. On commence dès maintenant avec Murray Lightburn…
Murray Lightburn sur la production d’une oeuvre solo indépendante…
À un certain moment, je me disais que je n’arriverais pas à le produire alors je considère que j’ai, en quelque sorte, fait un leap of faith avec. Faut dire que je ne voulais pas avoir l’impression d’avoir gaspillé deux années de travail non plus! Puis comme je me disais que plusieurs personnes demeureraient sceptique face à un album solo de ma part, je crois que j’ai volontairement baissé mes attentes en ce qui concerne ce disque. Mais ça va, maintenant. Outre les critiques (positives), je suis content qu’on puisse l’écouter sur plusieurs sites et se le procurer aussi facilement. C’est tellement facile si on compare aux démarches entourant les premiers albums des Dears, en fait!
Avant, on devait produire les CD, les envoyer par la poste, faire son possible pour en écouler au HMV, par exemple. De petites étapes comme ça qui peuvent absorber beaucoup de temps. C’est un tout autre monde, maintenant. Je ne sais pas même s’il est disponible au HMV, en fait. Peut-être sur leur boutique en ligne, mais en magasin? Je ne sais pas! C’est fou à quel point les choses ont changés au fil de la dernière décennie. Juste la diffusion, par exemple.
La radio n’est plus aussi essentielle qu’auparavant. On ne se demande plus où on peut se procurer la pièce qu’on vient d’entendre. Maintenant, celle-ci est souvent accompagnée d’un lien à cliquer pour l’acheter! C’est quand même fascinant de créer un truc plutôt champ gauche, mais qui demeure tout de même hyper accessible.
… et à propos de l’« indie rock »…
J’ai quand même passé du temps « dans les tranchées » et j’ai vu comment le terme s’est « incorporé ».
Maintenant, “indie” est un mot utilisé sur une pub placardé sur les autobus! C’est donc devenu un terme connu de la masse alors que ce qui rendait l’« indie rock » intéressant – dans le sens de rock indépendant -, c’était justement le fait qu’il n’était pas homogène; qu’il était différent du reste, en fait. Ce qui faisait en sorte qu’on avait plusieurs groupes suivis par un public limité, mais passionné. Maintenant, on compte moins de groupes, mais ceux-ci reposent sur beaucoup plus de fans. C’est devenu un véritable genre, une étiquette utilisée dans les magasins de disques, par les labels. C’est un oxymoron! De plus en plus d’artistes veulent en faire partie, car c’est devenu populaire!
Il n’y a plus de différence entre les fans d’indie rock et de Britney Spears… sauf que c’est seulement les grosses entreprises qui s’en mettent plein les poches!
Murray Lightburn présente le happening Mass:Light le 26 septembre à la Fédération ukrainienne. Détails sur l’événement demain dans le journal ou encore sur la version web de l’article (qui sera mise en ligne bientôt). Pour avoir plus de détails sur ce spectacle du côté de Pop Montréal, cliquez ici.