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Batstatuquo : Ma critique de Batman : Arkham Origins

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J’imagine que mon job habituel fait en sorte que je tisse parfois des liens saugrenus entre différentes formes d’art, mais un passage précis de Judy Is A Punk des Ramones me revenait en tête en combattant les vilains de Batman : Arkham Origins dans les rues enneigées de Gotham ce week-end :

“Second verse, same as the first”

(Bien sûr, les puristes me diront que Herman’s Hermit a mis l’expression en musique bien avant, mais on s’entend que Judy Is A Punk est davantage passé à l’histoire que I’m Henry The Eight, bon)

Deux années après l’épatant Arkham City – deuxième chapître de la présente série de jeux mettant en vedette le Chevalier Noir -, le géant Warner Brothers a repris les rênes du jeu (maniée par les studios Rocksteady) pour confier le troisième épisode à sa branche montréalaise. Première production d’envergure AAA pour le jeune studio local actif depuis trois années, l’équipe menée par Ben Mattes s’en tire à bon compte : les graphiques sont toujours aussi magnifiques (Gotham demeure belle et glauque sous un tapis de neige) alors que les contrôles, eux, sont toujours aussi précis. Côté intrigue et innovations, par contre, Batman prend une sale raclée.

Plutôt que de poursuivre dans le sillon établi par Paul Dini et ses sbires, auteur des deux premiers jeux – et de moult aventures de Batman à la télé et en BD -, les scribes Corey May et Dooma Wendschuh font fi de la mort du Joker et vont même jusqu’à ramener le prince du crime en grande pompe dans ce volet situé se déroulant lors des années formatives du justicier. C’est la nuit de Noël et le gangster Black Mask – alors un des gros morceauxde la pègre de Gotham – recrute des super assassins pour traquer et tuer le mystérieux Batman, justicier solitaire aux méthodes brutales et qui est autant craint par les malfrats que par la police. Au même moment, un voyou méconnu – le fameux Joker – monte dans les rangs interlopes.

Attention, la suite de cette critique pourrait révéler quelques points de l’intrigue. Bref, SPOILER ALERT!

Pour le joueur occasionnel qui n’en aurait rien à faire de l’univers sarcastique de Grand Theft Auto V, Arkham Origins demeure un très bon jeu, mais pour les inconditionnels de la série, ce troisième épisode sent affreusement le réchauffé. Non seulement la trame narrative principale nous ramène un vilain exploité à outrance (comme vous vous en doutez, le clown ne reste pas en coulisse très longtemps), mais tarde à développer sa distribution pourtant pas piquée des vers. Il aurait été intéressant, par exemple, d’approfondir la relation entre Batman et Anarky, un terroriste qui – tout comme l’homme chauve-souris – désire éliminer la racaille de Gotham, mais avec des moyens un peu plus extrémistes.

La mécanique du jeu, elle s’avère cruellement inchangée. Seule l’ampleur de la surface de jeu se retrouve bonifiée (en entrevue, le réalisateur qu’elle occupait le double de la superficie d’Arkham City). Ramassez un paquet caché du Sphinx ici, combattez une meute de malfaiteurs en appuyant sur deux, trois boutons là puis, lorsque vous êtes chanceux, enquêtez sur une des trop rares scènes de crimes.

Bref, “Second verse, same as the first”.

3,5 batarangs sur 5, donc.

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