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Un conte de Noël

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J’imagine que vous êtes déjà au courant, mais quand même : mon patron et ami – Simon Jodoin – sera sur le plateau de Tout le monde en parle ce dimanche afin de parler de son nouveau joujou : la plateforme Trouble.voir.ca. Il sera accompagné du peintre, humoriste et philosophe de webcam Math St-Onge ainsi que du stand-up controversé Gab Roy.

Contrairement à ce que j’ai lu ailleurs, l’invitation n’a pas du tout été prise avec fierté ou fanfaronnade. Bien au contraire.

Même si la salle de rédac’ n’a aucun lien avec Trouble, on nous a tout de même consultés avant de confirmer la présence du trio sur l’émission. Je dois l’avouer : j’étais sûrement le plus réticent du lot. Come on! On insiste sur la présence de Roy – qui est un membre parmi tant d’autres de la troupe actuelle – pour aborder la plateforme? Manque juste un fan de boomerangs à ce casting…

Bref, la décision a été prise avec prudence et surtout dans un désir de clore un débat une guerre de mots, de chapelles, voire d’égos. Sans blague, si cette jasette peut faire en sorte que les zigs de Twitter et compagnie vont arrêter de me harceler en catimini pour me demander ce que je pense de tout ça, Godspeed, mon ami!

Désolé, je m’écarte. Je ne voulais même pas vous parler de ça, mais bien vous raconter un conte de Noël.

Oui, oui!

Alors que décembre et ses bilans, revues de l’année et palmarès de tout acabit approchent à grands pas, on ne peut s’empêcher de ressasser les derniers mois et j’ai constaté que j’ai oublié de vous raconter une anecdote, ma foi, aussi savoureuse que thématique à l’approche des Fêtes.

Voici donc…

En février, alors que j’étais sur béquilles après m’être fracturé un genou en déboulant un escalier, j’attendais en file – et en maugréant – sur le parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Dans quelques minutes, la fiancée, les copains et moi allions assister à tout un happening : un concert réunissant Philippe B, le Quatuor Molinari, Avec pas d’casque et leurs collaborateurs.

Si ça vous dit de revivre ce moment, notre photographe Toma y était aussi. Cliquez ici pour visionner son diaporama.

Malgré la beauté de l’événement, je faisais la baboune, parce que mon genou m’élançait, parce que le banc d’église n’était pas super confortable, parce que j’étais mal à l’aise tant ça faisait longtemps que j’étais sorti – tiré à quatre épingles – de ma tanière (je travaillais essentiellement de la maison à l’époque… et en boxers en plus) et parce que j’anticipais la prochaine épreuve : sortir sur béquilles, avec un genou qui n’en tient qu’à un fil, d’une église bondée alors qu’une tempête fait rage à l’extérieur. Bref, j’avais l’air de ce type…

Depuis l’incident, mon entourage avait capté que j’avais une fierté diablement mal placée lorsqu’il était question de mes déplacements sur béquilles. J’avais le «Non! Je n’ai pas besoin d’aide!» facile, disons. Ainsi, mes ami(e)s sont plutôt proposés pour aller chercher la voiture afin de m’éviter trop de déplacement. La fiancée, de son côté, supervisait mes pas – et le transport en voiture à venir – de loin.

Puis vint le moment crucial : descendre un escalier gelé…

Une marche… tout va bien.

Deux marches… OK, tout baigne.

Alors que je fixe la troisième, je vois une ombre se glisser devant moi.

  • «Monsieur. Avez-vous besoin d’aide?»

C’était Guy A. Lepage! Guy A. Lepage offrait son aide à un bonhomme avec une mine particulièrement patibulaire ce soir là et qui pourrait l’écraser s’il avait le malheur de glisser (chose qui m’arrivait – et m’arrive toujours – à l’époque). What the!?…, en effet.

  • «Non, non. Ça va aller. Merci.»
  • «Vous êtes sur? Ça ne me dérange vraiment pas.» (je paraphrase, bien sûr, mais il a vraiment insisté!)
  • «Ça va, promis. Il y a ma blonde qui est…» (qui était vraiment loin, en fait. Le nez dans son iPhone, textant les potes pour les tenir informé de mes progrès dans l’escalier)
  • «C’est beau. Bonne fin de soirée, monsieur!»

Et là, la fiancée qui se ramène…

  • «Est-ce que c’était…»
  • «Oui. C’était Guy A. Lepage. Le gars de Tout le monde en parle voulait m’aider à descendre un escalier pendant que toi, ma blonde, tu textais!»
  • «Hey. T’es vraiment pas cool! C’est toi qui…»

En attendant l’émission de dimanche, le traitement de la patente sur le plateau et les réactions volcaniques autour de l’entrevue, je voulais en profiter pour remercier publiquement le bonhomme et vous rappeler qu’on a tous le potentiel d’être bons avec son prochain, mais trop rares sont ceux qui en profitent.

OK, la leçon est vraiment nulle. C’est mon premier conte de Noël. Donnez-moi don’ une chance!