Tant qu’à passer deux heures attablés avec Julien Mineau, autant vous en faire profiter en laissant ici l’entretien «presque» complet. «Presque» complet, car les formules de politesse y ont été écartées, tout comme les nombreuses didascalies accompagnant les réponses du chanteur et multi-instrumentiste. Je mentionne tout de même ces dernières ici, car malgré certains propos de l’artiste et — surtout — l’aspect lugubre de sa nouvelle œuvre, la mention «[rire]» suivait la plupart des points d’exclamation!
Sur ce, bonne lecture!
…
Première question pour briser la glace : comment ça va? Quoi de neuf depuis le 29 novembre 2012?
C’est le lendemain du dernier show [de Malajube], ça? Ça va bien! Le projet était déjà lancé. Je me suis mis là-dessus à 100% ensuite.
Je pourrais dire que ça a été les deux plus belles années de ma vie : relaxe, pas de job, juste faire de la musique et rencontrer des musiciens. J’ai vraiment pris mon temps. J’ai facilement composé de 40 à 50 tounes. Des bonnes, d’autres moins bonnes, puis faire le tri. Faire de la musique pour le fun, t’sais! Sauf la fin — qui est vraiment stressante en ce moment —, c’était vraiment le fun!
Qu’est-ce qui te stresse? La réception du disque?
Le fait que personne ne l’a encore entendu. J’étais tellement isolé là-bas qu’il n’y a que, genre, trois personnes qui l’ont entendu. Ceux qui jouaient dessus, finalement! Je ne l’ai pas fait écouter par les amis ou la famille. À la fin, je me disais «OK. C’est bon. Ça fait deux ans que je trouve ça bon en l’enregistrant, mais là… non, ce n’est plus bon pantoute!» Ce bout-là, je l’aime moins. Je ne croyais pas que ça arriverait [sur ce projet], mais ça me fait ça à chaque album, finalement. Je vais m’habituer!
C’est comme ça que tu t’es occupé au cours des deux dernières années? Fontarabie à fond?
J’ai aussi appris à cuisiner, j’ai fait du jardinage et j’ai appris à composer de la musique puis à l’enregistrer. C’est pour ça que certaines pièces sonnent mieux que d’autres, c’est celles qui ont été enregistrées vers la fin! Ça s’en vient bien, par contre. J’enregistre déjà un nouveau disque… parce que c’est ma seule façon à survivre à ça : je me détache et je fais d’autres choses.
Tu disais que tu as composé 40, 50 pièces pour l’album. Que vas-tu faire de ce qui ne se retrouve pas l’album?
Je vais les jeter.
Vraiment? Je croyais qu’on pourrait s’attendre à d’autres tomes de Fontarabie…
Je vais les archiver, en fait. Mon but serait d’en faire un autre et de le sortir dans six mois… mais là, juste en parler me stresse! J’en ai déjà deux nouvelles, en tous cas!
Donc, ce n’est pas un projet qui existera le temps d’un seul album…
Non. Je ne pense pas.
Je reviens d’ailleurs de la première répétition avec Thomas [Augustin, claviériste de Malajube] et Francis [Mineau, batteur de Malajube]. C’est un peu comme le même band, mais on ne joue pas la même chose… et on sera 15, 16 sur scène. C’est un rêve qui prend forme. Je suis content que tout ce monde embarque. Francis y joue de la basse, Thomas du célesta — parce que je ne peux pas en jouer sur scène, c’est trop stressant en concert! — et moi, je vais chanter, jouer de la guit’ et peut-être d’autres gugusses sur les pièces instrumentales. Ça va bien sonner. J’suis content!
Mathieu [Cournoyer, bassiste de Malajube] n’y sera pas?
C’est ce qu’on checke. Francis joue déjà de la basse et je ne le vois pas vraiment jouer du violon! On va voir. Il va être là, mais je ne sais pas encore comment.
Comment Fontarabie a germé? Est-ce que, en 2012, tu as constaté que tu avais des idées qui ne s’appliquaient pas à tes autres projets ou c’est un peu le contraire : tu as plutôt jeté les bases pour un nouveau projet et c’est ce qui a inspiré les grandes lignes de ce nouveau matériel?
Le nom est arrivé plus tard, mais, pour revenir au matériel datant de 2009, c’était à l’époque de Labyrinthes. J’avais sorti deux, trois riffs qui m’ont fait dire «ceux-là, je ne veux pas les jouer qu’à quatre». J’avais de plus grandes aspirations. Je ne voulais pas faire que des tounes rock avec ça. Sur le disque, il n’y a pas vraiment de guit’. Il y en a un peu, mais ce n’est pratiquement pas moi qui en joue. Je crois que je voulais aussi me détacher de la guitare… pour mieux la retrouver en ce moment! C’est quand même ma force, mais je me débrouille aussi sur d’autres instruments. J’ai même joué du violoncelle! C’est comme vouloir lancer une balle à la bonne place, mais avec les sons. Ça prend du visou!
Est-ce que tes premières idées pour ce qui allait devenir Fontarabie ont aussi été écartées de Malajube afin d’échapper au fameux cycle création-tournée?
C’est sûr que ça fait partie de la chose. J’étais vraiment écœuré de jouer les mêmes tounes. J’avais le goût d’aller ailleurs et je ne voulais pas me lancer tout de suite dans un autre disque et de recommencer [ce cycle-là]. Là, il y a un album, mais, entretemps, j’ai appris plein de choses pour les prochains. C’est surtout ça que je retiens. J’ai recommencé à composer pour Malajube — et on a répété il y a deux semaines, d’ailleurs — et ça va plutôt bien. J’ai appris plein de trucs! Tu sais, je suis parti pas mal de rien. Je savais pas grand-chose sauf jouer d’la guit’ pis faire du punk rock!
On souligne l’importance du célesta dans Fontarabie. C’est quoi, la petite histoire? Tu en cherchais un activement? Tu es tombé sur l’instrument par hasard et ça a déclenché quelque chose en toi?
J’en ai cherché un pendant cinq ans avant de le trouver. Ça vaut des milliers de dollars et je n’ai pas ce genre d’argent, disons! Je l’ai trouvé à un moment donné lors d’une recherche hebdomadaire à trois heures du matin sur Kijiji. Ce n’était vraiment pas cher et l’offre n’était pas très claire. C’était quelque chose comme «Célesta, housse». Je l’ai donc appelé pour lui demander si c’était une annonce que pour la housse, mais c’était bel et bien le piano et sa housse. Il avait acheté ça il y a des années dans une espèce de vente d’entrepôt. C’est juste qu’il était peinturé en noir, vissé sur une dolly et un peu mal en point… faut dire que c’est un instrument qui date de 1890! J’ai donc investi pas mal de temps à le restaurer et à le réparer — en fait, il ne manquait que deux vis et il fallait réarranger le mécanisme, alors ce n’était pas si pire! J’y ai consacré beaucoup d’heures, finalement. Il est comme neuf maintenant. Je préfère restaurer des instruments (pianos, etc., pour lui, mais aussi pour d’autres) que rénover ma maison… qui tombe en ruine!
J’imagine que c’est l’effet Tchaikosky, mais on a tendance à associer cet instrument au féérique, à l’enfance tant ça suscite le rêve, une boîte à musique… et le thème de la série de films Harry Potter. C’était l’effet recherché pour ton projet ou c’est des utilisations plus contemporaines à la Émilie Simon pour sa Marche de l’empereur?
C’est vraiment le son de la chose que j’aime, mais j’aime bien Tchaikosky et Bartok. Je n’écoute pas vraiment de Tchaikosky à la maison, mais j’aime bien quand l’annonce passe pendant les Fêtes! Elle a un bon riff’!
Je ne sais pas d’où vient cet intérêt-là, tout particulièrement. J’imagine que j’ai vu une démonstration sur Internet il y a longtemps. J’ai découvert les Wurlizter avant — faut croire que je suis attiré par les petits sons aigus! — Bref, en tombant sur la vidéo de célesta, je me suis dit que ça serait malade d’en jouer, mais comme ça se vend toujours dans les milliers de dollars et faut aller le chercher au Texas, mettons! Bref, c’était vraiment un bon deal Kijiji!
Question au sens vraiment large : outre le célesta, qu’est-ce qui a inspiré Fontarabie? Tu m’arrêteras si je vais trop loin, mais j’ai vraiment l’impression d’écouter la trame sonore d’un film qui n’existe que dans la tête du compositeur. On en vient presque à y percevoir des extraits de scènes…
Ça me revient souvent. À chaque fois que je le fais écouter à quelqu’un, la personne me dit qu’elle y voit elle aussi des images… mais pas moi. C’est vraiment bizarre. Peut-être que je suis trop concentré sur la musique? Peut-être que je la vois d’une autre façon? J’vois qu’avec le célesta, ça peut susciter l’enfance, l’angélique et tout ça, mais je n’y vois pas vraiment de scènes… et ça me fait chier un peu, d’ailleurs. J’aimerais en voir moi aussi. Je pourrais les écrire et en faire des clips!
Faut dire que c’est que les pièces instrumentales font. C’est aussi pourquoi j’en ai laissé autant. J’hésitais justement à inclure des chansons chantées ou pas ou juste un peu. En fin de compte, j’en ai sorti quelques-unes.
Pourquoi l’hésitation?
À la base, je me suis retrouvé chanteur parce qu’il n’y en avait pas dans le band! Je n’avais jamais chanté devant un micro, des amis ou des parents avant. Je ne suis pas un chanteur… mais je chante… ce qui fait que j’en suis un… en tout cas, c’est dur à dire! En même temps, je respecte ça, car les gens qui sont «trop chanteurs», je trouve ça gossant!
Ce n’est pas ce que j’aime le plus faire. C’est comme deux choses. Faire de la musique : je peux composer jusqu’à quatre tounes par jour. J’adore ça! Je ne garde pas tout, c’est sûr, mais ça me fait triper. Faire de la voix : c’est un autre travail qui m’amène à une place que je n’aime pas trop. Je ne suis pas capable d’écrire des trucs joyeux. Ça ne m’est jamais arrivé, j’pense. Il y en a qui sont bons là-dedans, mais j’ai toujours l’impression que c’est insignifiant quand ça vient de moi. J’ai ben de la misère. Je dois donc aller puiser dans quelque chose; dans des endroits où je n’aime pas trop aller, mettons.
Est-ce que les titres [Maniaque et DSM-5, une référence à un ouvrage de référence sur les maladies mentales, par exemple] pourraient être des pistes de réflexion en ce qui concerne ces «endroits» là?
Non, non! Ça, c’est une des parties que j’aime bien! Des fois, je trouve le titre le même jour que je compose la toune et ça reste, comme Pâte Filo [de Malajube], par exemple! Elle s’appelait comme ça avant l’écriture et je me suis dit «OK, ben… je vais tenter d’quoi!» Ce n’est jamais planifié à date. C’est ça qui arrive. Mais là, je vais essayer de faire de quoi de plus planifier… pour essayer, justement. J’suis rendu ailleurs.
Tu parlais de clips, il y a donc un aspect visuel — clips, etc. — à venir à ce projet?
Oui, mais je confierais ça à quelqu’un d’autre. Je n’aurais pas le temps!
Question un peu classique et large, mais quand même : qu’est-ce que tu trouves dans Fontarabie que tu ne trouvais pas ailleurs?
J’ai eu beaucoup de recul. Ça m’a pris deux ans, mais je n’ai pas enregistré constamment. Les étés, par exemple, étaient pas mal consacrés au jardinage et aux soupers entre amis dans le village. C’était plus intense pendant l’hiver. En fait, c’est bien la seule image que j’associe à cet album : des flocons de neige. Jouer de la musique, le café pas loin, pendant qu’il neige dehors. Bref, j’étais bien! Ça devait sortir il y a deux hivers, en fait. Puis, le suivant. Finalement, ça va sortir [physiquement] le 10 juin!
Ça a été enregistré entièrement chez toi?
Dans ma chambre à coucher. J’aurais dû l’enregistrer dans les pièces du bas — ça aurait sonné mieux —, mais j’étais juste trop lâche! On verra au prochain! Je m’y suis fait un cocon où on était serré lorsqu’on était deux.
Tu l’as isolée en conséquence?
Ben oui. J’y ai mis un sofa! Mais, au moins, j’ai tout fait tout seul, quand — à mon niveau — j’aurais pût prendre un pro du son. Y’a un côté DIY à tout ça, quand même! Comme ça, si l’industrie de la musique crashe encore plus, je serai bien content de m’avoir appris comment enregistrer seul!
En parlant de l’industrie : l’album est plus instrumental que francophone, la durée des pièces est aussi surprenante. Bref, sa diffusion pourrait être très limitée! Dans une industrie où on crie encore et toujours que les radios commerciales devraient être plus ouvertes, etc.; peut-on y lire un statement à la «Fuck it, moi je ne vais pas composer dans l’espoir que mon matériel soit peut-être considéré potable pour ces fameuses radios là?» ou les motivations demeurent personnelles?
Totalement. J’avais besoin de ça! Surtout qu’avec La Caverne [de Malajube], je crois être tombé dans le piège solide. T’sais, ça conservait son côté “vrai”, mais c’était beaucoup des tounes de trois minutes que j’aurais aimé entendre à la radio parce que, à un moment donné, c’est ça qui paie. C’était aussi le point de départ de ce projet-là [Fontarabie] : pour l’art. J’voulais pas faire une cenne avec ça. Vers la fin, j’ai fais des tounes plus “catchy” parce que je ne savais plus trop! Le but demeurait toutefois de faire fi des contraintes. Ce projet-là n’est vraiment pas un gagne-pain.
Dans la documentation fournie sur ton projet, on note que la musique est la cause et la solution à la peur et l’anxiété. Peux-tu élaborer? Bref, ça va, man?
C’est mentionné, parce que j’ai dit à la personne qui m’a interviewé pour produire le communiqué que je faisais pas mal d’anxiété par rapport à la musique. Depuis 2012, j’ai fait quatre ou cinq petites crises. Ce n’est pas si pire. C’est davantage lié aux maladies d’habitude. Si je me lève avec un mal de ventre, je vais tout de suite penser que je fais une crise d’appendice. Là, c’est souvent l’appendice qui revient, d’ailleurs. Quand j’étais plus jeune, c’était le cœur. C’est weird!
Oh. Je ne savais pas que ça remontait jusqu’à ta jeunesse.
Oui, oui. Et ça va de pire en pire.
Prends-tu des médicaments pour t’aider?
Pas encore! Ce n’est pas encore assez problématique, j’crois. Je n’ai donc pas à me plaindre. Je vais attendre que ça soit vraiment bad avant de me geler sur les pilules. Ça se peut que ça demeure stable, aussi. Avant un an ou deux, je n’ai jamais fait de crise d’anxiété. J’avais peut-être de petites tendances, mais c’est lors de ses premières fois que tu réalises vraiment que c’est dans ta tête, alors j’apprends. C’est moins pire, maintenant, mais suffit que j’ai mal un peu plus que d’habitude pour que je m’emporte. Ça arrive à d’autres aussi, faut dire. Ça peut arriver qu’on pense à un mal de tête soudain comme un anévrisme! Le danger d’être hypocondriaque, c’est ce qui ça arrive pour de vrai, je vais me dire que c’est dans ma tête!
Es-tu conscient de la «mystique» qui t’entoure? Est-ce naturel? Entretenu? Essentiel pour te préserver? Est-ce que «c’est comme ça pis c’est tout»?
Je ne sais pas, en fait! Peut-être est-ce parce que j’ai sacré mon camp de Montréal? Peut-être que ça joue un peu dans la balance? Faut dire que j’y suis venu que deux fois en deux ans. Mais «mystique»? Je ne crois pas. J’crois que ça vient davantage des autres. J’comprends ce que tu veux dire, mais moi, j’me vois plutôt comme quelqu’un de jovial et drôle! C’est peut-être parce que je suis gêné aussi ou parce que «ma musique» ne ressemble pas à celle des «autres».
Mais c’est clair que, par exemple, je ne ferai pas de télé pour ça, même si on insiste. Non seulement je ne ne suis pas à l’aise là-dedans, mais je me nuis en y allant, mais ça c’est depuis que je suis tout-petit. Je n’ai jamais fait d’exposé oral, d’ailleurs.
Jamais? Vraiment?
Je ne les faisais juste pas. Je les coulais!
Ayoye!
Le collaborateur qui est venu le plus souvent chez moi — Simon Trottier — a sûrement passé, en tout, l’équivalent de deux mois sur deux ans chez moi et j’trouve qu’on se ressemble beaucoup. On est deux bonhommes drôles qui jouent dans des bands weirds!
Justement, plutôt que de venir à tes collaborateurs, c’est toi qui a invité Simon Trottier et Benoit Rocheleau à faire des sessions chez toi à Saint-Ursule? Pourquoi? Parce que c’est plus «simple» ainsi? Parce que ta maison est également une inspiration, voire un personnage présent, sur Fontarabie?
C’est surtout une affaire de temps. Si je comptais les heures… et il y en a que j’ai perdu. Sans blague, j’ai sûrement mixé l’album 100 fois. Mais, j’apprenais en même temps! Finalement, on l’a mixé… et je ne suis toujours pas content, mais c’est correct, ça marche… c’est un bon compromis! C’était comme une psychose musicale, surtout vers la fin. Le mot psychose n’était pas de trop. T’sais le fait de travailler deux ans sur quelque chose pis juste avant de remettre le master, tu te dis «Non. Moi je tire la plogue!» C’est fuckin’ dur.
Et comment as-tu sélectionné ces collaborateurs là?
Simon, je le connaissais avant même de faire de la musique. Je l’ai vu jouer dans d’autres bands. En 2011, j’ai enregistré le band d’un de ses amis ici et il est passé ici. Ça a cliqué pas mal et il est revenu souvent ensuite. J’aimais beaucoup les petits sons qu’il pouvait produire sur un lap steel et des pédales; ce que je n’ai pas encore exploré beaucoup à la guitare. Je pourrais faire des trucs du genre, mais jamais les reproduire, parce que je n’ai pas autant de contrôle sur mes pédales fuckées! Il s’est investi beaucoup. C’était pour son son, mais aussi parce que je m’entendais bien avec.
Benoit, lui, est un «voisin»… Ben, il habite à Yamachiche, ce qui est à 15 minutes de chez nous en char. C’est un «voisin» par ici!
En fait, c’est tous du monde avec qui je m’entends bien. Patrick Lavoie, qui y joue du cello, c’est mon voisin. On va souper chez lui presqu’aux deux jours! Il a une serre comme sur la pochette de La Caverne, mais c’est un hasard. Il ne savait même pas c’était quoi Malajube! Finalement, c’est aussi du monde qui n’ont pas vraiment rapport avec «la scène», qui n’ont pas vraiment le même background «indie rock». C’est juste du monde vraiment gentil. C’est ça qui prime!
Comment collaborais-tu avec eux? Tu envoyais du matériel d’avance pour les préparer? C’est le fruit d’improvisations chez toi? Un peu des deux? Rien de tout ça?
Quand Simon venait, par exemple, c’était que moi et lui. J’ai bien aimé la relation «un sur un» pour faire de la musique. Je ne sais pas pourquoi. J’ai l’impression que c’est plus concentré, ça s’passe. C’était moins compliqué… surtout que les structures de certaines chansons ont changé 1000 fois. C’était un projet… vraiment l’fun! Un moment donné, je me suis «réveillé». «Coudon’, ça fait un an que je travaille là-dessus. Pourquoi déjà? C’est quoi mon inspiration» C’était beaucoup d’expérimentations et de découvertes!
À ce jour, un seul concert d’annoncé aux Francofolies. Comment envisages-tu la transposition de cet univers sur scène? Ça avance bien? Fontarabie sur scène et sur disque sont deux bêtes totalement différentes?
Si j’en crois la première répétition, ça va être encore meilleur que sur disque! Ce n’est pas évident d’enregistrer des violons et du célesta. C’est des instruments qui sonnent grandioses lorsqu’on les entend live, mais qui sonnent un peu bizarre à l’enregistrement à moins d’être vraiment bon, expérimenté et d’avoir un bon studio… ce que je n’avais pas. Bien souvent, je mettais le micro à côté de l’instrument et c’est tout! Il peut m’arriver d’être tellement pressé d’enregistrer que je ne m’applique pas! Je peux au moins me rabattre sur le fait que ça sonnera pas comme quelqu’un d’autre! J’ai peut-être la toune, mais je n’ai pas toujours le son parfait, mais en même temps, ça donne de quoi de différent.
Qui va t’accompagner là-dedans? Vous procédez comment côté répétitions, etc.?
Le band central, ce n’est pas juste nous trois. Nous serons sept — Pat Sayers sera au drum, ma copine Virgine [Parr, aussi illustratrice de la pochette de l’album] chante avec moi en plus de jouer du keyboard, Benoit Rocheleau jouera du vibraphone et des cuivres, puis il y aura aussi sept musiciens d’orchestre qui s’ajoutent et que Fred Lambert va gérer ça. Je vais écrire les arrangements avec eux dès la semaine prochaine. C’est qui le fun aussi avec ce projet-là : c’est une autre approche!
Outre ce concert cet été — et parce que des fans risquent de se poser la question — à quoi va ressembler les mois suivants maintenant que tu as refait surface? D’autres concerts à venir pour Fontarabie? D’autres projets? Un retour à “l’hibernation”, disons?
Une chose qui est sûre, c’est que je ne reviendrai pas “monogame”. Ça ne sera plus juste ça, ma vie. J’ai d’autres projets d’enregistrements avec d’autres artistes comme réalisateur et collaborateur puis je veux continuer Fontarabie tout en poursuivant avec Malajube en même temps. J’veux conjuguer tout ça et faire de la musique. J’suis motivé depuis ce projet-là. J’vais archiver les 40 autres que j’ai pas choisis puis je repars à neuf avec un gros bagage et une longueur d’avance au sein de ce projet-là, autant dans la technique que dans la composition — où j’ai constaté mes défauts et où je vais tenter de m’améliorer.
…
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Merci… l’entretient complet valait vraiment la peine.
De rien 🙂