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Robin Williams, MCA, Whitney Houston et les autres

Robin Williams et Jeff Bridges dans «The Fisher King» de Terry Gilliam
Robin Williams et Jeff Bridges dans «The Fisher King» de Terry Gilliam

Alors que la planète pop est toujours sous le choc après avoir appris la mort de Robin Williams, les réactions sont aussi nombreuses que diverses sur les réseaux sociaux; salon mortuaire nouveau genre.

Certains y vont de citations de l’homme de scène et de cinéma.

D’autres optent pour des photos ou des illustrations.

Une minorité optera pour des blagues; confondant Robin et Robbie Williams.

Un pourcentage ira jusqu’à «dénoncer» la cacophonie autour de ce décès; enfonçant une porte grande ouverte en rappelant qu’on devrait parler de dépression quotidiennement et non pas que lorsqu’une personnalité publique en souffrant s’enlève la vie.

La majorité, bien sûr, se pose des questions.

Pourquoi?

Pourquoi maintenant?

En voici une autre : pourquoi est-ce que la disparition d’un acteur, d’une chanteuse ou d’un rappeur est marquante, en fait? Ils étaient connus, certes, mais peu d’entre nous ont «fréquenté» ces individus…

Allison James, collaboratrice au Grief Recovery Institute (une organisation américaine s’intéressant aux effets du deuil), mentionnait peu après la mort de Whitney Houston que la musique crée des émotions, mais aussi des souvenirs. «La mort de Whitney Houston m’a rappellé des souvenirs d’autres pertes», note-t-elle dans un billet de blogue où elle associe la fameuse reprise d’I Will Always Love You à une rupture amoureuse fielleuse. «L’annonce de sa mort a fait réaliser à certains d’entre nous que nous n’avons pas fait la paix avec certaines de nos relations», ajoute-t-elle avant de conclure que «C’est ce que fait la mort d’un musicien. Elle nous rappelle différents moments de nos vies : des instants heureux, des images plus douloureuses ainsi que des relations qu’on ne peut ignorer éternellement.

Le thérapeute Patrick Wanis ne se surprend pas de l’effet mausolée des réseaux sociaux lorsqu’il est question du trépas d’artistes. “La culture médiatique actuelle — où nous sommes tenus au courant quotidiennement des moindres agissements de certaines célébrités — peut nous mener à croire que nous avons un lien intime avec elles”, faisait-il valoir au magazine Shape en 2012. “Elles font partie de nos vies, après tout.”

Il en va de même pour Robin Williams. Du moins, en ce qui me concerne.

The Fisher King suscite mon défunt père qui adorait ce drame délirant. Je connais les répliques de la traduction française par cœur. Idem pour Good Morning Vietnam. D’ailleurs, le vinyle de la trame sonore — acheté via la Maison Columbia! — est toujours dans une caisse au sous-sol. Je devrais passer le récupérer…

Hook me rappelle une ballade en voiture avec ma mère qui m’avait recueilli au cinéma après la projection du film. Je lui ai “résumé” la comédie fantaisiste en 45 minutes. À bien y penser, je crois qu’elle a fait des détours afin de me permettre de terminer ma critique dithyrambique avant de rentrer au bercail.

Les exemples sont nombreux, mais se résument à ceci : à défaut d’être “près”, Robin Williams — tout comme Kurt Cobain, Whitney Houston, MCA et plusieurs autres artistes — étaient “là”… et c’est parfois suffisant.