«La dernière fois que j’ai été en extase devant un bonhomme masqué ruisselant de sueur et ne portant qu’une cape ainsi que des bobettes, c’était… ce matin, en fait; devant le miroir!»
Bref, retour sur le brelan rock réunissant Chocolat, The King Khan & BBQ Show et The Black Lips!
Arrivé en retard because un souper (bonne fête encore Pierre-Olivier!), vous devrez vous en remettre qu’au commentaire de l’ami Dominic pour la performance de Chocolat.
«C’était loud en sacrament!», me gueule-t-il, les yeux brillants, avant d’ajouter que le nouveau matériel semble moins maniéré que Piano Élégant. «C’était loud, mais ça sonnait bien. Ça augure bien pour le show de lancement», poursuit-il entre deux lampées, faisant référence à la parution de tss tss, offrande à venir du projet rock de Jimmy Hunt.
Je dévalais donc les marches menant au parterre alors que les enfants prodigues King Khan & BBQ montaient sur les planches. Aujourd’hui exilés à Berlin — «Parce que Montréal devenait trop rock n’ roll pour nous. Ils sont plus civilisés par là!», ont-ils glissé plus tard pour s’expliquer (voire s’excuser) — , les compères arboraient perruques blondes, masques et concert bien ficelé pour ce dernier spectacle local avant de redevenir The Bad New Boys (album à venir en début d’année prochaine). Aussi à souligner : l’excellent jeu de guitare de King Khan; une virtuosité souvent éclipsée par ses tenues aguichante, dont celle d’hier : une cape, des bobettes pis beaucoup de sex appeal.
Puis vint The Black Lips. Le collectif garage rock à la réputation trouble a offert un récital réglé au quart de tour tout en faisant fi du bordel ambiant. Malgré la surabondance de zigs montant sur scène pour se lancer dans la foule — parfois après une ‘tite danse nuptiale pour attirer l’attention —, on rapporte peu, voire pas, de blessés ni trop de dégâts outre un micro débranché à en croire les dires de la formation.
Cerise sur le sundae : on a eu droit à une prestation d’un quatrième projet au rappel : The Almighty Defenders, projet réunissant The Black Lips ainsi que King Khan et BBQ. S’en suivirent quelques hochements de tête énergiques, en effet.
…
Mine de rien, le spectacle d’hier s’inscrivait tout de même dans un sujet d’actualité dans le monde culturel : le stage diving qui est de plus en plus décrié. Le groupe rock Joyce Manor, par exemple, le déplore ces jours-ci — en plein concert, d’ailleurs — et amène de bons arguments. Outre le risque de se casser la gueule ou encore de heurter les mélomanes environnants, la pratique ne serait pas très inclusive (les histoires d’horreurs pullulent toujours malheureusement) et pourrait rebuter certaines fans. Un discours au même diapaoson que celui de Kathleen Hanna qui, elle, dénonçait l’attitude cromagnonne lors de certains spectacles de Bikini Kill tout en invitant les femmes à monter à la rejoindre si elles ne se sentaient pas suffisamment respectées, voire en sécurité dans le proverbial «pit».
Sur l’autre côté de la médaille, on retrouve — bien évidemment — les dimensions grisantes (pour les sauteurs) et spectaculaires (pour les mélomanes ne recevant pas de Converse entre les deux yeux) qui s’en dégagent.
Peut-être que la réponse est chez des organisateurs de spectacles engagés à la Push & Shove qui font la promotion de l’égalité des sexes dans la scène punk rock en plus d’échafauder de très bons concerts. Peut-être aussi qu’il suffit de faire confiance à la foule comme ça a été le cas hier. Pis vous? Vous en pensez quoi? On saute ou pas?