Futon, loft, halogène et coton mou
Fin des années 80, début 90, aucun doute, si vous vouliez vous tailler un peu de confort à domicile, le choix le plus à la mode, c’était le futon! Cette masse informe, souvent beige, qui s’avère impossible à déménager trouvait place dans tous les domiciles des X. Ceux et celles qui ont connu cette époque se souviennent, les 1er juillet, quand venait le temps de transporter le matelas et la base en 156 pièces à assembler, toutes les prouesses qu’il fallait déployer. Dans certaines éditions du Voir, on comptait parfois une dizaine de publicités annonçant ces vestiges du mobilier cool.
Ensuite, question d’éclairer tout ça, il fallait bien évidemment une nouvelle lumière sur cette époque sombre! C’est là qu’entre en scène l’halogène, véritable révolution des photons. Ceux qui étaient bien branchés voulaient invariablement jeter aux ordures tous ces vieux bulbes incandescents du passé dans un élan de modernité. Qui n’a pas croisé ces magnifiques lampes sur pied qui ornent désormais les rues à chaque vente de garage? C’était tellement chaud qu’on pouvait presque se faire bronzer.
Si vous en aviez les moyens et si vous étiez réellement inscrits dans la tendance de l’époque, le comble du chic était d’habiter un loft, idéalement dans une ancienne usine restaurée en bâtiment résidentiel. Qu’on se le dise, le X n’aimait pas les murs, il voulait faire tomber toutes les limites du monde ancien, lutter contre le cloisonnement en refusant les divisions traditionnelles. Ainsi, vous pouviez dormir à côté du lave-vaisselle et inviter vos amis à dormir sur le divan voisin du bureau de travail. Au diable les conventions!
Finalement, toujours dans cet esprit de refus des contraintes, il fallait porter du linge mou. Très mou. Attention, jeunes d’aujourd’hui qui croyez avoir inventé cette notion de la mollesse vestimentaire, sachez que les X avaient accès à pas moins de 185 boutiques AU COTON réparties partout sur le continent. C’était l’heure de gloire des couleurs pastels, délavées, sans réelle conviction, qui donnaient à ces vêtements amples un aspect paresseux et désintéressé. Parfait, justement, pour relaxer sur un futon après avoir bien pris soin de tamiser l’éclairage halogène du loft!
