Événement Peinture Peinture : Abstrait de naissance
Dans le cadre du 50e du Refus global, Peinture Peinture non seulement revalorise la peinture abstraite historique et actuelle, mais secoue au surplus les puces d’un marché de l’art sclérosé.
Le 50e du Refus global aura entraîné dans son sillage une pléthore d’événements, parfois plutôt fades, parfois vraiment dignes d’intérêt. C’est le cas de Peinture Peinture, organisé par l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC), qui redonne à la peinture abstraite ses lettres de noblesse, tout en lui rendant la place qui lui revient dans l’art actuel. Car s’il faut rappeler que cette forme d’art qui explore d’autres avenues que le visible et le réalisme est entrée en force au Québec à l’époque de la publication du manifeste Refus global, on doit également admettre, cinquante ans plus tard, qu’on n’en a pas encore sonné le glas. A contrario, l’événement, du fait qu’il réunisse plus de 250 artistes, donnant ainsi à voir quatre générations d’adeptes de l’abstraction, tout en faisant plein feu sur la jeune peinture, tente de faire découvrir au public l’existence et le talent d’une relève.
Ayant comme noyau central Montréal et son édifice Belgo, au sein duquel toutes les galeries membres de l’AGAC occupent des espaces temporaires, y exposant leurs artistes (il est à noter que Québec y est bien représenté puisque la Galerie Madeleine Lacerte compte à elle seule près de 10 % des exposants), Peinture Peinture étend aussi ses tentacules dans une douzaine de villes, dont Ottawa, Sherbrooke, Rimouski, et Québec. Ainsi, chez nous, les Galerie Estampe Plus, Galerie Madeleine Lacerte, Musée du Québec, École des arts visuels, Domaine Cataraqui et Maison Hamel-Bruneau ouvrent leurs portes à l’événement en présentant, surtout en juin, mais aussi en août et même jusqu’en septembre pour certains, des expositions de leur cru. En fait, seuls deux critères devaient être respectés, principalement dans le cas des galeries: qu’il s’agisse d’abord d’ouvres récentes et ensuite d’ouvres à vendre. Là-dessus, les galeries non subventionnées, qui tentent de survivre à un marché de l’art en stagnation, sinon en baisse, fondent de gros espoirs. En s’associant à un «méga-événement» tel que Peinture Peinture et en offrant des prix variés (des petits trois chiffres aux grands cinq chiffres), on espère initier certains visiteurs à la collection. Signe encourageant, plusieurs collectionneurs et conservateurs d’ici et de l’étranger se sont déjà manifestés, ce qui laisse présager qu’on brassera de grosses affaires… et qu’on entre peut-être enfin dans une période plus clémente du marché de l’art québécois.
Jusqu’au 11 juillet
En différents lieux
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