Now Boarding : Quatuor à cadres
Arts visuels

Now Boarding : Quatuor à cadres

L’Oil de poisson reçoit de la grande visite de Turin. Quatre jeunes artistes italiens viennent exposer leurs ouvres sous le sceau du design.

Luisa Rabbia, Domenico Borelli, Enrico Iuliano, Paolo Grassino. Ces noms vous sont-ils familiers? Probablement que non, puisqu’il est question de quatre jeunes artistes italiens venus concocter dans les ateliers de l’Oil de poisson et dans certains autres de Méduse, dont Vu et Spirafilm, quelques savoureuses pièces destinées à l’exposition Now Boarding, actuellement présentée dans la grande galerie de l’Oil de poisson. Et puis peut-être bien que oui au fond, car il s’agit de leur deuxième visite chez nous, la première remontant à 1995 alors qu’ils offraient The Fantastic Four à la galerie des arts visuels de l’Université Laval.

Dans le cadre d’un échange (quatre artistes de l’Oil iront à leur tour produire et exposer au pays des olives et du bon vin), Now Boarding nous livre effectivement des ouvres – tantôt rigolotes, tantôt dérangeantes, tantôt poétiques – qui mènent à un certain nombre de constats, qu’on ne veut pourtant pas généralisateurs ou clichés. Force est d’admettre que le travail diversifié des quatre compatriotes rend plus que jamais persistante l’idée que les Italiens ont le design dans la peau. Il y a effectivement là une façon d’aller droit à l’essentiel, une certaine recherche d’esthétisme et un côté incontestablement accrocheur qui frise à certains moments la réalisation industrielle. C’est le cas des stylos à plume très esthétiques, avec leur grand trait rouge sinueux flottant au-dessus de nos têtes, que donne à voir Iuliano ou encore des «têtes-fotales» en silicone (qui font aussi penser à des giga-spermatozoïdes) de Rabbia. A d’autres égards, le corps, en tout ou en parties, paraît être une préoccupation essentielle chez eux. On pense spontanément aux mains, pieds et autres détails corporels moulés de Borelli ou aux squelettes hybrides (homme-animal) et passés à la moulinette informatique de Grassino. Mais ce qui demeure le point central dans toutes ces observations, c’est que nous sommes franchement face à un travail qui sent frais, duquel émane un vif parfum d’audace. Un parfum dont on ne sait par contre s’il est davantage tributaire d’une gaillarde jeunesse (le plus âgé d’entre eux entame à peine la trentaine) ou de leur origine italienne; mais qui se fait vraiment pénétrant.

Jusqu’au 28 juin
A l’Oil de poisson
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