Arts visuels

10 ans d’abstraction : Le courant continue

L’art abstrait se porte bien au Québec. 10 ans d’abstraction, présentée chez Lacerte, en fournit la preuve, comme deux et deux font quatre.

Dans le cadre du 50e anniversaire de la publication du manifeste Refus global, l’Association des galeries d’art contemporain (AGAC) a mis sur pied Peinture Peinture afin de souligner la persistance et l’importante évolution de l’art abstrait au Québec. Participent donc à l’événement quelque 250 exposants – parmi lesquels plusieurs noms figurent dans les grands livres de notre histoire de l’art -, répartis dans les différents lieux d’exposition de la douzaine de villes qui y prend part.

10 ans d’abstraction, qui a actuellement cours à la Galerie Madeleine Lacerte, est l’une des expositions présentées aux visiteurs de la Vieille Capitale. Un ensemble fort varié regroupant près d’une trentaine d’ouvres qui s’offrent à vous dans un pur délice. D’abord parce que parmi les artistes représentés par la galerie et s’adonnant essentiellement à l’art abstrait, on retrouve de grosses pointures telles que les Marcelle Ferron, Charles Daudelin, Fernand Leduc, Francine Simonin, etc. Puis parce que l’enchantement fait aussi progressivement place à la surprise, l’étonnement, allant même jusqu’à briser certaines idées préconçues. Notamment celle voulant que l’art abstrait soit inaccessible et limité, laissant ainsi peu de place à la diversité. Car il y a dans cette sélection de tableaux un éventail d’orientations stylistiques et de recherches esthétiques qui force à admettre que même après plus de 50 ans d’exploration, la peinture abstraite québécoise est toujours vivante. De fait, dans l’ensemble de ces ouvres toutes récentes (les plus anciennes datant de la fin des années 80), on a droit à un bel aperçu des différents courants, des multiples ramifications qu’a connues et que connaît encore cette forme d’art. De la gestuelle expressionniste de Richard Mill aux infinies subtilités chromatiques de Fernand Leduc, en passant par le lyrisme des teintes très lumineuses de Pierre Blanchette.

Bien qu’on n’aime pas en général associer l’art aux questions pécuniaires, sachez que tous les prix des tableaux exposés (de 250 $ à 12, 000 $) figurent, bien en vue, sur les cartons descriptifs des ouvres. C’est que Peinture Peinture vise aussi à initier les amateurs à la collection, histoire de relancer un peu le marché de l’art au Québec. Avis aux intéressés!

Jusqu’au 10 juillet
A la galerie Lacerte
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