Circus Magicus : Profession de fouet
Le cirque est en ville! Circus Magicus recrée cet univers en permettant, en prime, de s’instruire largement sur le sujet. Petit tour de piste.
Notre quotidien est parfois dénué de merveilleux et de prodigieux. Fort heureusement, ce n’est pas d’aujourd’hui que certains s’adonnent aux acrobaties, histoire de prodiguer un peu de magie à un auditoire en mal de sensations fortes.
Sitôt franchi le pas de la porte de Circus Magicus, des reproductions de peintures murales et de bas-reliefs plongent d’emblée le spectateur dans l’ambiance des grands chapiteaux. Qu’il s’agisse d’un bas-relief présentant un saut périlleux sur taureau datant de 1450-1400 avant notre ère, ou encore d’acrobates égyptiens sculptés dans le calcaire remontant à 2065-1785 également avant notre ère, l’exposition décortique les facettes du cirque en truffant le parcours de détails historiques, de documents d’archive, de témoignages et d’artefacts rutilants, dans une mise en scène évocatrice de cet univers déroutant.
Une première zone fait ainsi découvrir les grandes légendes des cirques européens, asiatiques et américains, d’hier et d’aujourd’hui. Le costume de Jean-Baptiste Auriol, les ballons de jonglerie d’Enrico Rastelli, le trapèze de Pierre Alizé et la généalogie de la famille Rancy, l’une des plus importantes dynasties françaises du cirque. Puis, une seconde zone entraîne le spectateur dans un tour de piste dédié à ce qu’il est convenu d’appeler les nouveaux cirques, le Cirque du soleil en tête. Par la suite, un couloir consacré aux curiosités du cirque: les lions et les éléphants, mais aussi les femmes à barbe et les hommes-troncs. En soulevant les pans de rideaux, on découvre, dans le plus flagrant voyeurisme, ces êtres réels, mais ô combien étranges, dont le légendaire géant Beaupré avec ses 8 pieds et 2 pouces, 367 livres. Une dernière zone conclut le voyage au cour de ce monde mythique en faisant plein feu sur les clowns et les acrobates.
Circus Magicus a tout de l’exposition familiale: effets spéciaux ingénieux, ambiance à la fête, couleurs chatoyantes. Cependant, par son aspect historico-didactique, où le visiteur se doit de lire attentivement les nombreux panneaux, l’expo s’adresse un peu moins aux tout-petits. Sauf à celui qui trépigne en vous!
Jusqu’au 6 septembre 1999
Au Musée de la civilisation
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