Whistler. Impressions d'un Américain à l'étranger : Entre l'ombre et la lumière
Arts visuels

Whistler. Impressions d’un Américain à l’étranger : Entre l’ombre et la lumière

Il y a quelques semaines, au beau milieu de cet été Rodin, l’exposition consacrée à Whistler débutait au Musée du Québec. Au risque de passer inaperçue…

Oui, Rodin à Québec est un événement majeur. Oui, il est normal qu’il se brode autour de l’impressionnante exposition une pléthore d’événements connexes. On pense à l’exposition Laliberté et Rodin, révélant les filiations entre l’art du Québécois Alfred Laliberté et celui du célébrissime sculpteur français, aux spectacles de danse, aux projections de films, aux divers ateliers et tutti quanti.

Mais quand on visite l’exposition Whistler. Impressions d’un Américain à l’étranger, au Musée du Québec, il devient lassant de se le faire servir encore à la sauce Rodin. Car figurez-vous que James McNeill Whistler était un ami de Rodin, qu’il a très probablement étudié avec Rodin, qu’il a invité Rodin à participer à la toute première «Exhibition of International Art» qu’il a organisée à Londres, qu’à son décès, Rodin lui succéda comme président de l’«International Society of Painters and Gravers» et que Rodin lui dédia un monument commémoratif, dont une étude est exposée au sein de Rodin à Québec.

Ceci étant dit, sachez qu’il faut visiter cette exposition pour les seuls mérites de Whistler, ce natif du Massachusetts, qui débarqua en Europe en 1855. De fait, dans cette salle d’exposition loin du brouhaha s’offre aux visiteurs plus de quatre-vingt estampes (des eaux-fortes et des lithographies) surpassant le pur réalisme par d’audacieux essais esthétiques et stylistiques (pour l’époque), qui font même parfois croire être en présence d’aquarelles ou de lavis tellement les nuances de gris sont d’une grande richesse. Ailleurs, la ligne est incisive, déterminée, avec de forts contrastes entre les zones d’ombre et de lumière, comme dans cette série de lithos des années 1890. Au premier abord, ces «impressions d’un Américain» ont certes un petit quelque chose d’austère, mais, quand on les parcourt, elles parviennent malgré tout à transmettre leur intensité.

Jusqu’au 20 septembre