Si vous ne connaissez pas l’ouvre de Paryse Martin, une artiste de Québec, l’installation Les Promises à la galerie Regart vous donnera l’occasion de vous y initier. Lors de ses plus récentes expositions, cette artiste nous a proposé des ouvres grand format, aux cadres de plâtre blanc mat, dont la surface centrale ovoïde était ornée de petites images, près du cliché romantique, petit cour saignant, épines et cætera. Le titre évocateur de la présente installation laisse présager qu’il sera toujours question de femmes, de séduction, d’emprise amoureuse, voire même d’envoûtement. Pour Paryse Martin, ce thème est non seulement incontournable, mais il décrit en quelque sorte le parcours des femmes. Ces promises, sacrifiées à un triste destin amoureux, à une foi indéfectible ou à la sorcellerie, font resurgir, selon l’artiste, la sempiternelle question: les femmes apprendront-elles à se définir, sans avoir besoin d’appartenir à un homme? Ça a de quoi vous faire réfléchir et, en plus, le travail soigné et l’esthétique épurée de Paryse Martin valent bien un petit détour. Jusqu’au 25 octobre, au centre Regart.
Paraiso. La dualité du baroque
Depuis le printemps dernier, la murale monumentale du peintre, sculpteur et graveur René Derouin domine de ses trente mètres de large le vaste espace ouvert du hall du Musée de la civilisation. Inspirée des cultures amérindienne et mexicaine, Paraiso. La dualité du baroque évoque par ses motifs chargés, ponctués de dorures et de taches noires, l’art de ces deux cultures, mais aussi l’ornementation sacrée avec tout ce qu’elle a souvent de baroque. Aux panneaux de bois gravés, cannelés puis peints à l’acrylique, sont intercalées des sculptures en céramique, des formes rectangulaires au cour organique, recouvertes de poudre de cuivre, de bronze et de graphite qui leur donnent l’apparence du métal. Le résultat est une ouvre à l’esthétique raffinée qui témoigne bien de la recherche et de la maturité de l’artiste. Ceux qui croient encore que l’art non figuratif ne touche qu’un public restreint seront confondus, puisque même en semaine c’est un attroupement qui, au pied de la murale suspendue à la passerelle du hall, se dispute la documentation mise à la disposition du public. Jusqu’au 29 novembre 1998, au Musée de la civilisation.
Bloc-notes : Les Promises
Seraiocco Nadia