Sommes-nous devenus indifférents aux caméras de surveillance qui nous traquent à la banque, au dépanneur ou sur la place d’Youville? Les artistes détournent parfois la finalité de ces caméras à circuit fermé, histoire de nous les faire voir sous un autre jour. C’est ce qu’a fait Reva Stone dans son installation vidéo présentée à La Chambre blanche. L’artiste de Winnipeg, en résidence à Québec pour quelques semaines, propose un travail critique sur la technologie et ses utilisations. Si les spectateurs sont filmés tour à tour par une caméra installée dans l’entrée de la galerie, ce n’est pas à des fins de contrôle, mais bien pour figurer temporairement dans son installation. Ces images sont ensuite projetées au sol sur une grande boîte d’acier inoxydable remplie d’eau du fleuve St-Laurent. Une petite pompe active l’eau du bassin au rythme d’une respiration humaine. Notre image y apparaît quelques secondes, selon une séquence déterminée au hasard par un ordinateur, puis elle se dissout peu à peu pour être ensuite détruite définitivement. Simultanément, une bande vidéo de vagues et de berges sablonneuses d’un lac de la région de Winnipeg est projetée sur un mur de la galerie. Il est question d’érosion, des vagues transformant le relief et la nature sous l’effet du temps. Usure naturelle à laquelle nous n’échappons pas. Jusqu’au 8 novembre, à La Chambre blanche
32 jours d’ouverture photographique: F/32
La Biennale de la photographie F/32 récidive pour cette seconde édition avec des activités allant d’ateliers techniques à plusieurs expositions dans différents lieux: à la Galerie Trompe l’oil, au Musée de la civilisation, chez Perspective photographique, à l’Oil de poisson et à la Maison Henri-Stuart. Soulignons la présentation des photographies du Sud-Africain Jürgen Schadeberg au café-bistrot l’Abraham-Martin du complexe Méduse. Le photographe du Drum Magazine a fait notamment une série de clichés pendant les années 1950 à Sophiatown, quartier multiracial sud-africain d’où les citoyens noirs ont été déportés sous l’apartheid pour créer Soweto, ce quartier noir d’où est né le mouvement anti-apartheid. On peut y voir, entre autres, une photographie du jeune Nelson Mandela dans son bureau d’avocat. Pour infos: Perspective photographique, au 522-6854.
L’exposition d’art contemporain et le portrait impossible
A ne pas manquer: une conférence de la critique et professeure d’histoire de l’art de l’Université de Montréal, Johanne Lamoureux. L’historienne proposera une réflexion sur le modèle, la ressemblance et la représentativité dans l’art contemporain. Au Musée du Québec, le mercredi 4 novembre prochain à 19h30. Gratuit.