Ouvres légères : Calcul métal
Arts visuels

Ouvres légères : Calcul métal

Depuis 1985, JEAN-PIERRE MORIN a réalisé plus d’une quinzaine d’ouvres publiques, dont sept à Québec même. Ses sculptures d’acier, de bronze et d’aluminium ont fait le tour de la province. La galerie Madeleine Lacerte présente ses ouvres récentes. Ouvres légères et sculptures d’aplomb.

Jusqu’au début du XXe siècle, la sculpture au Québec comptait surtout des représentations religieuses ou des monuments en hommage aux grands hommes. Depuis les années 40, les artistes ont remis en question la conception traditionnelle de la sculpture et ils ont expérimenté ce médium à d’autres fins, allant de l’expression individuelle jusqu’à l’exploration de la forme en passant par une approche conceptuelle. C’est dans la poursuite d’un travail qu’on pourrait qualifier de formel que la sculpture de Jean-Pierre Morin s’articule. Mais, comme celui de plusieurs de ses contemporains – on n’a qu’à penser aux ouvres du regretté Pierre Granche ou à celles de l’artiste montréalais Gilles Mihalcean -, le travail de Jean-Pierre Morin n’exclut pas les références figuratives. On retrouve, par exemple, dans ses ouvres passées, des tables, des flammes ou des formes rappelant des obus. Dernièrement, nous avons rencontré l’artiste dans son atelier. En sueur, mais le sourire aux lèvres, le sculpteur en était à meuler ses dernières pièces. Ses sculptures récentes, plus abstraites que ses précédentes, sont le produit d’un travail de découpe, d’assemblage et de soudure de l’aluminium. L’étude des formes géométriques et le dessin sont les points de départ de son travail de réflexion sur la sculpture, notamment sur l’équilibre des objets dans l’espace. De la dizaine d’ouvres récentes, Écho, un imposant polyèdre convexe irrégulier de 42 côtés d’un diamètre d’environ trois mètres, occupe une partie complète des deux espaces de la galerie. Résultat de calculs mathématiques, cette forme évoque des éléments naturels, rocher, météorite, ou artificiels tel un satellite. D’autres pièces jouent sur leur équilibre ambigu, voire impossible. Si on voit beaucoup de sculpture sur les places publiques de nos villes, elle se fait plus rare dans les lieux d’expositions où, lorsqu’il est question d’espace, il s’agit souvent d’installations multidisciplinaires. Avec Jean-Pierre Morin, on a affaire à de la sculpture avec un grand «S».

Jusqu’au 14 novembre
Galerie Madeleine Lacerte
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