Bloc-notes : Propos sur la peinture
Arts visuels

Bloc-notes : Propos sur la peinture

La Galerie Trompe-l’oil présente actuellement les tableaux du peintre Martin Bureau. Originaire du Lac-St-Jean et diplômé en arts depuis 1996, il voyage, parcourt les musées et photographie les ouvres et les lieux qu’il croise. C’est à partir de ses photographies qu’il réalise ses tableaux à l’huile. Ce sont des tableaux figuratifs et réalistes qui font plus que des clins d’oil à l’histoire de l’art. Dans le même esprit que les toiles du peintre américain Mark Tansey – qu’on a pu voir au Musée des beaux-arts de Montréal il y a quelques années – ces ouvres posent un regard critique sur la peinture, sur sa spécificité et son histoire. Interrogeant les préceptes formalistes de la peinture moderne dans Avalanche Area – Do Not Stop, Martin Bureau met en parallèle une ouvre de Jackson Pollock devant laquelle passe un spectateur (l’artiste lui-même) et une vue en perspective de Time Square à New York. Il intègre aussi à ses tableaux des ouvres de Francis Bacon et de Jaspers Johns ou réfère d’une manière moins explicite à Édouard Manet par exemple. Il s’agit d’une peinture qui s’ouvre sur plusieurs niveaux de réflexion, d’abord sur la peinture elle-même, mais aussi sur les liens entre la peinture et la photographie, sur les rapports entre l’ouvre et le spectateur, entre le récit et sa représentation. Il n’y a pas une seule façon de peindre aujourd’hui, mais celle-là, à la fois figurative, critique et extrêmement riche de sens, nous semble fort pertinente et surtout très stimulante intellectuellement. Si vous aimez la peinture et les questionnements qu’elle peut susciter, c’est à voir absolument. Les Structures de résistance, jusqu’au 30 novembre, à la Galerie Trompe-l’oil du cégep Ste-Foy.

Dessiner comme on respire
Avec une toute autre approche, Victor Nabhan réalise depuis 6 ans des dessins au pastel. Professeur de droit à l’Université Laval et artiste autodidacte, il expose publiquement ses dessins pour la première fois. Sylvain Décarie de la Galerie Rouje a eu un coup de cour en voyant son travail. L’efficacité de ces petits dessins calligraphiques réside dans l’assiduité et la répétition du geste. Un geste qui, comme dans l’exercice du taï chi dont Victor Nabhan s’inspire, demande un entraînement régulier et une concentration particulière. Des pastels qui vous donneront peut-être envie de dessiner… A la Galerie Rouje, jusqu’au 27 novembre.