Hannele Rantala : L'achat sort du sac
Arts visuels

Hannele Rantala : L’achat sort du sac

HANNELE RANTALA se questionne à propos de la consommation, de la publicité et de l’image qu’on se fait de la famille parfaite. L’artiste finnoise transpose sa réflexion à travers des éléments qu’elle multiplie et divise à souhait.

Depuis quelques mois, l’artiste finlandaise Hannele Rantala travaille en résidence à Méduse. Devant son installation en chantier, elle spécifie en riant: «On peut dire que je suis une serial artist, je multiplie les éléments, je les divise.» Cette artiste passionnée des séries nous est venue dans le cadre d’une entente Québec-Finlande avec le centre Méduse. Hannele Rantala a une formation de photographe – c’est par ailleurs l’art qui l’a fait connaître – et elle a aussi été journaliste pour un journal finlandais publié à Moscou. D’un voyage à l’autre, elle a pris l’habitude de n’apporter aucun matériau avec elle; «J’achète ou je trouve tout sur place», dit-elle. «De toute façon, et c’est peut-être un peu triste convient-elle, de plus en plus on trouve partout les mêmes objets, les mêmes marques sur les étagères.» La consommation est une constante préoccupation dans son ouvre, tout comme la publicité et l’image de la famille parfaite, propre, qui ne manque de rien, que nous renvoient les médias.

L’installation que Hannele Rantala a conçue lors de sa résidence à Méduse reprend les thèmes mentionnés plus tôt. «Je suis fascinée par le Mail St-Roch, dit-elle un large sourire éclairant son visage. On y trouve de tout: église, magasin à un dollar et tout cela [religion, consommation] au même niveau!» Elle a donc travaillé avec l’incontournable du magasinage, le point commun de tous les temples de la consommation: le petit sac de plastique blanc à poignées, qu’elle a réduit à deux dimensions en le plastifiant. Multiplication donc du motif, mais aussi division, puisque chaque sac, comparé à son jumeau devient unique. Une cuisinette ornée de photos fait allusion aux valeurs familiales idéales et expose, dans toute sa splendeur, la rectitude politique imposée par la publicité.

Lors du vernissage qui se tiendra le 10 décembre, l’artiste nous propose une réflexion sur la consommation et l’art. Vous pourrez donc acheter un élément de l’installation pour le simple coût de sa fabrication. Tout cela est très conceptuel dirons-nous alors, mais Hannele Rantala ne s’en défend pas et prône même la démocratisation de l’art. Elle ajoute, tout sourire: «Tout dépend du spectateur, tout est créé pour lui, s’il aime et respecte l’ouvre le prix n’y changera rien.»

Comme au centre commercial, l’expo se terminera quand nous aurons tout consommé!

Jusqu’au 17 décembre
Au Complexe Méduse