Riopelle à Baie-Saint-Paul : Oeuvres d'or
Arts visuels

Riopelle à Baie-Saint-Paul : Oeuvres d’or

Le Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul reçoit un des signataires du manifeste Refus global, JEAN-PAUL RIOPELLE, artiste prolifique et toujours vivant. Une chance inespérée de connaître le parcours d’un des plus grands peintres canadiens. A la conquête de la liberté.

Françoise Labbé, directrice du Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul, a réalisé un coup de maître en réunissant plus d’une cinquantaine d’ouvres de Jean-Paul Riopelle. Un coup de maître parce que les tableaux exposés à Baie-Saint-Paul embrassent une grande partie de la carrière du peintre, de 1943 à 1993. On peut y voir quelques aquarelles et des encres sur papier du début des années 1940 où Riopelle s’éloigne de l’enseignement académique qu’il a reçu de son premier professeur, Henri Bisson. Il est alors de passage à l’École du meuble où enseigne Paul-Émile Borduas pour qui le but de la peinture n’est pas de copier la nature, mais la recherche d’authenticité et l’affirmation de l’individualité dans l’expérimentation libre. Dès 1948, Riopelle part en France où il vivra pendant une trentaine d’années. Il y réalisera de grands tableaux abstraits – inspiré de la nature, tel qu’il le dira lui-même – dont certains sont actuellement à Baie-Saint-Paul, comme La Tour Eiffel de 1950, Poussière de soleil de 1953 ou La Roue de 1958. Ce sont ces séries de tableaux peints à la spatule qui feront connaître Riopelle à Paris dans les années 1950. C’est aussi une ouvre de cette période qui battra un record canadien chez Sotheby’s à New York en 1989. Outre les tableaux qui ont fait la renommée de Riopelle, l’exposition regroupe aussi des ouvres des décennies suivantes où l’artiste a travaillé beaucoup la gravure et réalisé d’immenses collages. A partir des années 1970, Riopelle délaissera la peinture à l’huile et peindra dorénavant à l’acrylique. Il utilisera ensuite la bombe aérosol avec laquelle il traquera l’empreinte d’objets et d’oiseaux, surtout des oies. Il procède ainsi dans les ouvres des années 1990, dans des tableaux comme Le Bestiaire, l’Hommage à Calder et dans Le Canot de glace de 1992. En plus des tableaux et des sculptures de Riopelle, l’exposition regroupe des toiles de Paul-Émile Borduas, de son ami Sam Francis et de la peintre américaine Joan Mitchell qui partagea sa vie pendant 25 ans. Autant d’ouvres qui évoquent l’itinéraire de Riopelle: de Saint-Hilaire à Paris; de son atelier de Vanves à ceux des Laurentides et de l’Ile aux Oies. En plus de témoigner de l’ascension extraordinaire d’un artiste, d’une vie de liberté faite de voyages et de création, son ouvre participe d’une façon remarquable à l’histoire de la peinture moderne.

Centre d’art de Baie-Saint-Paul
Jusqu’au 29 mars