Refus global : Les 50 ans du Refus global
En août 1948 ils étaient seize, sept femmes et neuf hommes, qui refusèrent globalement de vivre plus longtemps dans la noirceur, qui prônèrent l1accomplissement personnel, la fraternité au-delà de la religion et la poursuite de la liberté. Leur manifeste, Refus global, eut l1effet d1une bombe sur le Québec d1après-guerre qui appréhendait les affres de la modernité, réfugié dans les valeurs conservatrices d1un catholicisme opaque. Cinquante ans plus tard, nous voici, peut-être pas encore tout à fait affranchis, mais prêts à découvrir la pensée et l1|uvre avant-gardiste du groupe automatiste qui s1était formé autour de Paul-Émile Borduas.
Pour marquer ce cinquantenaire le Musée du Québec a inauguré Art Abstrait 1940-1997 et a ouvert ses portes à la troupe de théâtre Les Moutons noirs qui ont créé une installation baptisée d1une phrase du Refus global, Les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmesª. En ville, les galeries Estampe Plus et Madeleine Lacerte se sont aussi jointes aux célébrations en présentant l1abstraction au goût d1aujourd1hui. Par le biais d1expositions et de documentaires nous avons repris contact avec ce manifeste précurseur de la modernité au Québec.
Ces réminiscences, qui nous font réfléchir sur notre société et son évolution, déborderont sur 1999 avec l1exposition du Musée du Québec sur Maurice Perron (signataire du Refus global et photographe connu pour avoir immortalisé la création automatiste) et la continuité jusqu1en février de Art abstrait 1940-1997.