Maurice Perron : Focus automatiste
Sur sa pellicule, MAURICE PERRON capte la vie, l’art. Il a ainsi immortalisé les faits et gestes de ses amis, les signataires du Refus global. Avec Mémoire objective, mémoire collective, le Musée du Québec nous invite à les découvrir sous le signe de l’authenticité, à travers le regard d’un des leurs.
Le Refus global comme si vous y étiez!
La plupart des articles, livres, documentaires et biographies d’artistes qui présentent le manifeste Refus global ou ses signataires utilisent les photos de Maurice Perron. Lui-même signataire du manifeste séditieux, il a recherché les fonds nécessaires à son impression et a coordonné la production de sa première édition en 1948. Cinquante ans après la sortie du manifeste, il était donc temps que nous redécouvrions, par le truchement des photographies de Perron, l’ouvre et le quotidien du groupe des automatistes.
Ami d’enfance du peintre Riopelle, Maurice Perron est attiré dès son plus jeune âge par la photographie. A dix-neuf ans, il étudie l’ébénisterie à l’École du meuble avec Paul-Émile Borduas et c’est ainsi qu’il se lie avec le groupe des automatistes. Comme il le faisait dans son enfance avec ses proches, il photographie ses amis, sans jamais se définir comme le photographe en titre d’un mouvement artistique. Il saisit sur pellicule tous les moments du groupe: les artistes dans leur atelier, leurs ouvres, leurs expositions et les événements automatistes. Son Rolleircord à la main, dans les rencontres amicales comme dans les événements artistiques, il immortalise des ouvres éphémères (danse, création théâtrale, décors, etc.) ou aujourd’hui détruites, qui autrement ne nous seraient jamais parvenues. Par la spontanéité et le naturel sans mise en scène de son ouvre photographique, Maurice Perron s’inscrit réellement dans la démarche artistique moderne soutenue par les automatistes. Lorsqu’il nous présente les chorégraphies de Françoise Sullivan, nous avons l’impression d’assister à un moment privilégié de la danse et de l’art québécois. Lorsqu’il nous invite aux parties de ces jeunes, ou encore à leurs expositions maison parfois chez les Gauvreau, parfois chez Muriel Guilbault, il donne visage humain à des personnages historiques.
L’exposition Mémoire objective, mémoire collective nous permet un retour dans le temps, une redécouverte de l’effervescence qui animait le groupe automatiste. Vous apprécierez la qualité des photos de Perron, la justesse des portraits qu’il a faits de ses amis, ce jusqu’à tout récemment, mais, qui plus est, vous aurez l’impression de connaître un peu plus les acteurs de ce tournant de l’histoire du Québec.
Jusqu’au 11 avril
Musée du Québec