De quel droit? : Taire des hommes
Le Musée de la civilisation souligne le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. En visitant l’exposition, on réalise à quel point, du droit de circuler librement à la liberté d’opinion en passant par la condamnation de la torture, plusieurs articles de la Déclaration universelle sont encore et toujours bafoués…
C’est à la suite de la Deuxième Guerre mondiale qu’a été rédigée la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elle fut adoptée le 10 décembre 1948 par les Nations unies afin d’affirmer la liberté et l’égalité de tous les humains. Avec l’exposition De quel droit?, le Musée de la civilisation pose un regard sur cinquante ans de luttes pour les droits humains, en introduisant aussi celles à venir. Très documentée, l’exposition paraît à première vue peut-être un peu chargée. Pourtant, en fin de parcours, elle se révèle efficace et parvient à ses fins en provoquant une prise de conscience réelle des injustices à travers le monde.
Le circuit de l’exposition s’ouvre sur cinq ouvres d’artistes engagés, dont une lithographie de Selçuk Demirel, Français d’origine turque, illustrateur au Monde diplomatique. On peut y voir aussi une ouvre du Montréalais Armand Vaillancourt intitulée Contre l’oppression, je crie. Même si elles mériteraient un meilleur emplacement, ces ouvres constituent une parenthèse essentielle dans cet itinéraire foisonnant d’informations diverses. On passera donc constamment de l’écrit à la documentation visuelle, audio ou informatique. La variété des médiums utilisés sert bien le propos. A titre d’introduction, des journalistes de Radio-Canada mettent en perspective les principes de la Déclaration universelle (vie, liberté, égalité, dignité et solidarité) dans des reportages sur l’Irlande du Nord, l’Amérique latine, la Chine, la Russie, la France et les États-Unis. Ces reportages rafraîchissent la mémoire. En plus des données historiques sur la Déclaration, des photographies et différents objets, l’exposition comprend des témoignages d’individus et de représentants d’ONG. Qu’il soit question du travail des enfants ou de l’excision, ces propos viennent aviver notre humanité et souvent notre révolte. Quelques 28 reportages provenant des archives de Radio-Canada sont également à notre disposition: sur la Crise d’octobre au Québec, la chute du Mur de Berlin, la Place Tianen Men ou sur les massacres en Algérie. Cette exposition se présente, en quelque sorte, comme un moment d’arrêt dans la profusion des informations quotidiennes souvent banalisées que nous servent les médias. Elle s’avère aussi une excellente occasion d’enrichir notre réflexion sur l’engagement et sur les luttes pour les droits humains.
Jusqu’au 16 janvier 2000
Au Musée de la civilisation