Art africain : La collection Han Coray, 1916-1928
Arts visuels

Art africain : La collection Han Coray, 1916-1928

En exclusivité canadienne au Musée du Québec, une partie de la collection d’art africain d’Han Coray. Une occasion unique de s’initier à cet art fascinant.

Picasso, Vlaminck et Matisse se sont passionnés pour l’art africain, qu’on appelait alors «l’art nègre». Bien des masques africains ont orné les ateliers d’artistes de l’époque. C’est d’ailleurs par le biais de collections comme celle du Suisse Han Coray que les artistes européens ont pu les découvrir. Les figures expressives aux formes schématiques étaient, pour les peintres modernes, une source d’inspiration totalement nouvelle. Imaginez: à ce moment-là dans les écoles des beaux-arts, on demandait encore aux artistes de travailler à partir de copies de statues romaines! On comprend que l’intérêt des artistes pour l’art africain ait signifié aussi le rejet de la tradition occidentale de l’art. Certes, la venue de la Collection Han Corey à Québec permet de découvrir des objets qui ont pu séduire certains artistes modernes, mais il s’agit aussi de les envisager pour eux-mêmes, c’est-à-dire comme les témoins d’une grande richesse culturelle et esthétique spécifiquement africaine.

L’exposition compte 200 objets acquis de 1916 à 1928 par Corey et réalisés pour la plupart au XIXe siècle et au début XXe. Toutefois, les structures et les motifs de ces objets sont encore plus anciens, puisqu’ils furent transmis et adaptés pendant plusieurs générations. De l’art africain, vous en verrez: des masques, des statues, des objets utilitaires ou rituels, des figures magiques, des bijoux et divers instruments de musique, tambours, harpes ou sifflets. La plupart sont sculptés dans le bois, certains comportent de l’ivoire, du cuir, du laiton, du raphia, etc. Ils proviennent presque tous d’Afrique centrale, de la côte de Guinée au bassin du Congo, et sont le fruit du travail d’artisans de multiples ethnies aux organisations sociales et aux rites variés. Bien que leurs qualités esthétiques s’avèrent remarquables, ce sont avant tout des objets utilitaires. Dans cette perspective, ces objets soulèvent des interrogations concernant le statut des ouvres d’art en général. En effet, sortis de leur contexte d’origine et transportés au Musée, ces objets ne changent-ils pas de sens? Si cette question vous intéresse, elle sera abordée par l’historienne de l’art et spécialiste de l’art africain Wendy Thomas lors d’une conférence le 10 février à 19h30 au Musée. A inscrire aussi à votre agenda, le 24 février à 19h30, la conférence de l’historienne de l’art Nicole Dubreuil sur la passionnante question de l’influence de l’art africain sur le cubisme.

Jusqu’au 11 avril
Au Musée du Québec