Dans la petite galerie d’Engramme, sise dans la pointe du Complexe Méduse, Liz Parkinson présente Canadensis, une série de lithographies inspirées de l’étude d’anciens albums de botanique. Parkinson a baptisé l’exposition Parcours, ce qui est tout à fait indiqué pour réunir cette suite d’éléments végétaux et minéraux évoquant des lieux historiques canadiens. Il est intéressant de remarquer que le résultat n’a plus la froideur des croquis botaniques tels qu’on se les représente habituellement. Les ouvres préservent le minimalisme de la composition et le dessin détaillé des croquis dont elles s’inspirent, mais le tout bascule dans une poésie du fragment et du demi-ton. Des ouvres telles que On Water (Gibson River), où quelques éléments aux couleurs vives flottent littéralement sur un fond sombre, ou Bluffs (Scarborough), composée uniquement d’alignements de petits cailloux vous montreront la poésie des petites choses… Jusqu’au 19 mars chez Engramme.
La cabane idéale
La petite galerie de L’Oil de Poisson nous a réservé bien des surprises depuis son ouverture, se transformant au gré des artistes qui en ont pris possession. Cette fois-ci c’est Johanne Huot qui, le temps de l’installation intitulée L’Appentis, l’a remodelée. L’artiste a reconstruit depuis l’entrée de la petite galerie un espace blanc et voûté qui dissimule complètement l’espace original. Le plancher se soulève jusqu’à un point de fuite imaginaire au fond de l’espace et les murs ondulent au point que leurs sommets dentelés se touchent sans fermer complètement l’espace. Avec ce projet éphémère, construit exclusivement pour cet espace, Johanne Huot soulève la question de la durée de l’ouvre. L’Appentis, créé pour susciter l’envie d’y entrer, de s’y réfugier, disparaîtra à la fin de l’exposition et comme les cabanes de notre enfance ne sera plus qu’un souvenir. Jusqu’au 4 avril dans la petite galerie de L’Oil de Poisson.
15 instants/seconde de Sylvette Babin
Au Lieu centre en art actuel se poursuit la série d’installations vidéo amorcée au début de la saison d’hiver. Les règles du jeu sont simples, les artistes doivent travailler avec trois magnétoscopes et quinze moniteurs télé. Dans l’installation de Sylvette Babin, le corps est omniprésent: d’abord par des pulsations rouges sur écran noir, dont l’image et le son évoquent un rythme cardiaque, puis par la retransmission de gestes en apparence anodins. Ces images s’associent à des souvenirs fragmentaires (des oiseaux, un escalier) qui recomposent un parcours en boucle que vous sillonnerez avec intérêt. Jusqu’au 21 mars au Lieu centre en art actuel.