Bloc-notes : L’empreinte du souvenir
Arts visuels

Bloc-notes : L’empreinte du souvenir

Dans Our Red Scarf (Notre écharpe rouge), Darci Mallon, une artiste d’Edmonton, met en scène une anecdote dramatique, celle de l’écharpe rouge tricotée pour elle par une amie à l’article de la mort. La pièce centrale de cette installation s’inscrit dans une série d’ouvres grand format qui présente des mains en mouvement. De loin, vous verrez tout d’abord deux mains jointes, représentées en noir, blanc et rouge, et autour desquelles un flou crée un effet de décomposition du mouvement (dans ce cas-ci, le mouvement du tricot). En vous approchant de cette pièce, vous réaliserez que ce halo cinétique est redevable à la superposition de plusieurs écrans de papiers quasi translucides, sur lesquels apparaissent différentes phases du mouvement. Puis, si vous avancez encore un peu, vous perdrez de vue l’ensemble de l’ouvre pour en percevoir chaque fragment, soit, dans ce cas-ci, une multitude d’empreintes de doigts noires et rouges! Vous aurez sûrement envie de voir ce qui se cache derrière l’écran et vous découvrirez, derrière, un humble portrait au crayon que l’artiste a fait de son amie, des années avant sa mort. Avant de ressortir, vous verrez, imprimée dans le verre, la trace de la longue écharpe rouge. L’installation de Darci Mallon, dominée par l’ouvre immense sur support translucide, questionne notre perception visuelle et capture l’essence du souvenir. À L’Oil de poisson, jusqu’au 4 avril.

En avoir plein le culte!
Les étudiants en arts visuels de l’Université Laval ont décidé de déborder les limites de leur institution avec une exposition thématique intitulée J’en ai plein le culte. Vous l’aurez deviné, le thème de l’exposition est le sacré, le religieux. Les ouvres sélectionnées présentent une interprétation créative et enjouée de l’icône, du bénitier, du reliquaire ou encore exploitent des thèmes plus philosophiques tels l’extase ou la mystique. À L’Autre Galerie, jusqu’au 11 avril.

L’Origine du monde
Il y a quelques années, au Musée d’Orsay à Paris, j’ai pu voir non seulement le mythique tableau L’Origine du monde, mais aussi le savoureux documentaire qui retrace l’histoire de cette toile qui fit scandale. Le petit film de 26 minutes raconte avec humour comment cette ouvre dite obscène _ on y voit un sexe de femme en gros plan _, commandée par un diplomate turc, a été perdue des années pour se retrouver, en 1995, dans la collection du Musée. Votre ciné-midi se terminera avec Hector Guimard, un architecte et ses folies, un autre court métrage du Musée d’Orsay. Le jeudi 1er avril, à 12h10, au Musée du Québec.