Renouveau de l’art religieux au Québec : Objets de culte
Une visite au Musée du Québec pour y voir une exposition sur l’art religieux du Québec? Oui, surtout lorsque l’exposition en question met en lumière une phase importante du développement de l’expression artistique du sacré au Québec.
Le Renouveau de l’art religieux au Québec, 1930-1965 présente l’entrée dans la modernité de l’art sacré. Encore au XIXe siècle, l’iconographie qui dominait au Québec était celle diffusée deux siècles plus tôt par les ordres religieux français. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, moderniser l’art religieux ne signifiait pas lui indiquer le chemin de l’industrialisation _ les manufactures de l’image pieuse et des moulages de plâtre s’étaient suffisamment imposées depuis la fin du XIXe siècle _, mais plutôt lui redonner la force expressive et les qualités esthétiques d’un art voué au sacré. Ainsi, les artistes de ce mouvement de renouveau _ insufflé par un groupe français connu comme l’Atelier d’art sacré _ ont délaissé le moulage et l’iconographie surannée au profit d’une redécouverte des matériaux classiques (dont le bois et la pierre) et du développement d’une iconographie plus près des réalités québécoises. Du point de vue stylistique, ces artistes se sont inspirés des formes épurées du Moyen Âge, sans perdre de vue les formes géométriques dites modernes. Pour ce qui est du côté technique, on retrouve, par exemple en sculpture, des pièces réalisées en taille directe, ni peintes ni polies, dont la surface préserve la trace brute du travail.
Parmi les ouvres qui retiennent l’attention, citons ce Corpus monumental fait de chêne teinté rouge, sculpté par Max Boucher en 1960, ou encore cette Mater amabilis qui veille sur une mère québécoise, une huile réalisée en 1955 par Ozias Leduc. Il est aussi intéressant de découvrir la production religieuse d’artistes tels que Paul-Émile Borduas ou Jordi Bonet. L’exposition propose un parcours détaillé du renouveau de l’art religieux, qui va de l’art aux objets de culte en passant par les habits sacerdotaux, sans oublier de présenter quelques églises construites dans cette lancée moderne. Si vous avez la chance de passer au Musée avant le 13 juin, vous pourrez comparez cette exposition avec les six sculptures néoclassiques de Deschambault, réalisées par François et Thomas Baillargé, qui viennent tout juste d’être restaurées.
Le Renouveau de l’art religieux au Québec, 1930-1965
Jusqu’au 17 octobre
Les Baillargé à Deschambault
Jusqu’au 13 juin
Au Musée du Québec
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