Lunes : Fête de quartier
Arts visuels

Lunes : Fête de quartier

Symbole du temps qui passe, des rythmes biologiques, la Lune, astre de nos nuits, représente depuis la naissance du monde la lumière qui perce les ténèbres. C’est ainsi qu’elle a acquis une place de choix dans l’imaginaire spirituel et artistique de l’humanité.

Le Musée de la civilisation a lui aussi succombé au charme de la Lune et, pour en présenter différents aspects, s’est associé au Muséum d’histoire naturelle de Lyon.

Dès l’entrée de l’exposition, Dany Brown, chargé de projet pour cette exposition, explique l’idée directrice du design et du contenu: «Nous voulions vraiment projeter les gens dans une atmosphère qui évoque les différents aspects de la Lune… Nous avons retenu l’imaginaire véhiculé par la littérature et des créateurs ont été invités à réaliser une ouvre vidéo à partir d’extraits littéraires.» De fait, l’immense salle ouverte de forme arrondie évoque à la fois les véhicules spatiaux des films du début du siècle et la texture grisâtre et granuleuse de la Lune telle que nous nous l’imaginons à distance. Le visiteur entreprend donc son périple en revivant l’histoire des premières approches scientifiques de la Lune, des croquis et observations de Galilée jusqu’aux sélénographies (topographie de la Lune) plus récentes qui ont fait la lumière sur la vraie nature de notre astre nocturne.

«Nous avons voulu créer des ponts entre croyance et connaissance», ajoute Dany Brown. Nous nous rendons au centre de l’exposition, pour y découvrir un «régolithe» (une roche lunaire) mis en évidence tel un objet sacré et entouré de représentations ethnographiques de différentes cultures et époques reliées à la Lune. Roland Mourer, le chargé de projet du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, ajoute pour commenter ces objets «symboliques qui représentent la place qu’occupe la Lune dans différentes cultures». Alors que plusieurs cultures voient dans la Lune une entité essentiellement féminine, Roland Mourer souligne qu’en Mésopotamie, la Lune était en fait le dieu lune, un homme. Roland Mourer fait aussi remarquer l’importance du croissant de lune dans la culture occidentale, en présentant quelques objets dont une Vierge représentée avec un pied sur un croissant dont les pointes sont orientées vers le ciel. «La Lune signifie ici que la Vierge est maîtresse des cieux», précise-t-il.

Une partie de l’exposition est aussi consacrée au voyage sur la Lune, du roman de Jules Verne jusqu’au voyage réel, représenté par le récit de la mission Apollo XI. Or, dans ce contexte, les extraits vidéo se sont imposés et ont quasiment dicté un parcours où chaque thématique touchant la connaissance ou les croyances populaires est appuyée par l’imaginaire présent dans le cinéma.

Le visiteur confronte ses différentes perceptions de la Lune, de l’astronomie à l’astrologie en passant par les sciences occultes. Le parcours de l’exposition se termine par la présentation d’une série d’objets des civilisations égyptiennes _ un impressionnant zodiaque qui illustre une configuration du ciel observable aux mille ans _ inuit et occidentale qui ont servi à mesurer le temps en cycles lunaires. Tombez donc dans la lune!

Jusqu’au 2 avril 2000
Au Musée de la civilisation
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