La Nouvelle Figuration : Cas de figure
Arts visuels

La Nouvelle Figuration : Cas de figure

Une visite au Domaine Cataraqui est toujours agréable autant pour la brise du Saint-Laurent et les jardins que pour les expositions. Cet été, en plus des concerts et autres déjeuners sur l’herbe, la maison officielle du gouvernement du Québec présente les ouvres de cinq peintres revisitant la figuration.

Avec l’exposition La Nouvelle Figuration, le Domaine Cataraqui fait la démonstration qu’il existe bel et bien une production de peinture figurative de qualité au pays et cela depuis plusieurs décennies. L’exposition La Nouvelle Figuration regroupe trente-cinq ouvres de cinq artistes contemporains: Paul Béliveau de Québec, dont les tableaux ont été souvent présentés dans la Vieille Capitale, l’artiste réputé Tom Hopkins, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, actuellement professeur à l’Université Concordia, l’excellent peintre Peter Krausz, originaire de Bucarest et vivant à Montréal depuis les années 70; Jacques Payette, artiste autodidacte et talentueux, ainsi que la peintre Susan G. Scott, aussi professeur à l’Université Concordia.

La conservatrice du Domaine Cataraqui, Lucie Couillard, a réuni des artistes expérimentés utilisant des techniques aujourd’hui presque… oubliées. Jacques Payette peint à l’encaustique, un procédé ancien consistant en un mélange de cire chaude et de peinture. Peter Krausz peint avec les techniques de la fresque et de la tempéra (mélange de couleur et d’ouf). La tempéra est aussi utilisée par Susan G. Scott qui ne se prive pas de peindre également à l’huile. Voilà pour les aspects techniques des tableaux. Quant aux sujets, ils sont divers, mais conservent une grande unité. Ne serait-ce que leurs différents rapports avec la figure humaine. Elle est au cour des imposantes ouvres de Tom Hopkins; reproduite, décuplée, recontextualisée dans les tableaux de Paul Béliveau et mise en scène dans les tableaux narratifs de Susan G. Scott. Alors que dans les encaustiques de Jacques Payette ce sont les costumes ou les objets qui évoquent la figure humaine, dans les paysages de Peter Krausz, ce sont les traces de son passage qui la font resurgir. Autant la mémoire que les souvenirs personnels de paysages réels ou imaginaires permettent de retracer la présence humaine dans ces tableaux. Bien qu’il s’agisse de peinture figurative, la matière persiste et refait cent fois surface dans les ouvres de Peter Krausz. Cette «picturalité» ou cette affirmation de la peinture comme matière, on la retrouve aussi dans les ouvres de Tom Hopkins, de Jacques Payette et, dans une certaine mesure, dans celles de Susan G. Scott. Cette sensibilité aux multiples mouvements de la peinture justifie l’intérêt suscité par ces tableaux. Quant aux ouvres de Paul Béliveau, leur rendu léché ne laissant presque aucune trace du passage du pinceau et recouvert de plusieurs couches de vernis, donne un effet très différent… plus détaché.

Cette exposition trace un portrait assez juste de l’approche des artistes de cette génération à l’égard de la figuration. Une chose est sûre, leur grande maîtrise constitue presque une leçon de peinture. Et puis, la seule présence des ouvres de Peter Krausz et de Tom Hopkins justifie ce détour par le chemin Saint-Louis. La peinture de Peter Krausz est à revoir ou à découvrir pour sa poésie et sa sensibilité, qu’on apprécie aussi dans les trois grandes gravures sur bois faisant partie de l’exposition. Quant aux grands tableaux de Tom Hopkins, majestueux et intenses, ils sont à voir absolument.

Jusqu’au 10 septembre
Domaine Cataraqui
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L’été des femmes à Charlesbourg

La dynamique équipe de la Société artistique de Charlesbourg a concocté un été haut en couleurs. À la Galerie du Trait-Carré, les galeristes et bénévoles qui organisent tout au long de l’année les différents événements s’exposent à leur tour. Certaines d’entre elles sont amateures, d’autres professionnelles, mais elles demeurent toutes liées par leur passion commune pour l’art. Plusieurs participantes poursuivent leur formation avec la responsable de la galerie, Pierrette St-Pierre. On retrouvera donc beaucoup d’aquarelles, mais aussi des huiles et des collages. Si ces ouvres sont pour la plupart assez conventionnelles, autant par les sujets que par le traitement, certaines sortent toutefois des sentiers battus. Force est de constater que le plus important dans la présentation de ces travaux demeure le désir de partager leur plaisir de peindre. Jusqu’au 15 août, à la Galerie du Trait-Carré.

«Dix femmes invitent…»
Coïncidence ou pas, la Maison Magella-Paradis, située tout près de la Galerie du Trait-Carré, présente aussi une exposition où domine la gent féminine. Cette fois, c’est une sélection d’artistes invités par les dix femmes impliquées dans la promotion des arts visuels à la Maison Magella-Paradis qui compose l’exposition. Paysages, portraits, sculptures et céramiques, les ouvres de plus de trente-cinq artistes sont présentées. Certaines émergent nécessairement du lot, notamment celle de Christian Maltais. Une occasion probable de belles découvertes. Jusqu’au 15 août, à la Maison Magella-Paradis.