La rentrée en arts visuels est déjà entamée avec Rendez-vous… sur les bancs publics, une installation de Monique Savoie et de Luc Courchesne, qui met à l’honneur la «téléprésence». Nuit et jour, jusqu’au 19 septembre, l’installation vidéo permet aux passants de la Place d’Youville d’échanger en temps réel avec ceux de passage en face du Musée d’art contemporain de la métropole. L’événement est organisé par le M.A.C. et le Musée de la civilisation de Québec.
Dès septembre, à la Chambre blanche, les oeuvres de Patrick Altman, Mireille Dupuis-Larose, Pierre Giner, Karen Pick et Michel St-Onge seront exposées à la Maison Gomin, en plus des installations prévues en ces murs. Un autre événement in situ très attendu débute le 24 septembre à la Maison Hamel-Bruneau. Josée Bonneau a eu la bonne idée d’enlever les cimaises habituelles afin de retrouver l’état initial de chaque pièce de la maison. Le sculpteur René Taillefer, commissaire pour l’occasion, a invité cinq artistes (Claudine Cotton, Mario Duchesneau, Paryse Martin, Jean-Pierre Morin et Louise Viger) à transformer les pièces de la maison, en plus d’intégrer des fragments d’oeuvres d’autres artistes.
Les amateurs de peinture ne seront pas en reste pour les prochains mois. Dès le 28 septembre, le Musée du Québec présente une exposition importante du peintre belge du XIXe siècle Félicien Rops. Une oeuvre à l’esthétique décadente, mélangeant nus féminins, références sataniques et propos eschatologiques. Rops était de l’exposition L’Europe symboliste au Musée des Beaux-Arts de Montréal en 1995. Côté peinture contemporaine, le Musée du Québec présente des oeuvres d’Yves Gaucher dès le 28 octobre. On se souvient de ses grandes surfaces monochromes ponctuées de lignes subtiles: de beaux moments de l’abstraction géométrique québécoise. Le Musée proposera aussi plusieurs conférences très intéressantes sur l’art du XXe siècle. Les 17 et 18 septembre, L’Art et le non-art ou le dilemme de l’art contemporain sera le sujet discuté par l’historien de l’art François-Marc Gagnon. En octobre, le sergent Alain Lacoursière parlera de la fraude d’art au Canada. Puis, la professeure de l’UQAM Thérèse Saint-Gelais nous entretiendra sur le rôle des femmes dans l’art contemporain.
Après Ferron et Sullivan, le Domaine Cataraqui présente dès le 17 septembre les oeuvres d’un autre signataire de Refus global, Marcel Barbeau. À surveiller également cet automne, les tableaux du talentueux Marc Séguin (Prix Pierre-Ayot 1998) présentés à L’oeil de poisson à partir de la mi-septembre. On espère de belles surprises du côté de la Galerie Rouje qui ouvre la saison avec les oeuvres d’un jeune inconnu, François Lemay. Il faudra aussi voir les encres de Francine Simonin à la Galerie Madeleine Lacerte et le duo d’une jeune artiste, Elmina Bouchard, avec Louis-Pierre Bougie. Un rendez-vous incontournable sera probablement l’exposition de la photographe Sylvie Readman au Centre Vu dès le 17 septembre. Et, mettant à profit ses contacts internationaux, Le Lieu ouvre la saison avec les artistes irlandais de Catalysts Art de Belfast et, en octobre, on y recevra l’«artiologue» français, le docteur François Courbe. Voilà ce dont il sera question cet automne en arts visuels, sans compter tous les événements… inattendus.