MilieuxCatalyst Arts de Belfast : De fil en ville
C’est bien souvent en discutant avec des artistes de l’étranger que l’on découvre la force des réseaux qui sont tissés entre Québec et le monde. Cinq artistes du groupe Catalyst Arts de Belfast étaient de passage à la galerie Le Lieu tout récemment. Sur place, ils ont conçu une exposition intitulée Milieux où chaque ouvre installative réfléchit sur l’interactivité, la médiation et la mise en lien de deux espaces éloignés.
Le groupe Catalyst Arts a été formé au début des années 90 pour pallier un manque cuisant de structures de diffusion et de lieux d’exposition dans la ville de Belfast. «Bien sûr, il y a les musées, les lieux institutionnalisés et les galeries commerciales, explique Toby Dennett, un artiste de Catalyst Arts, mais aucun endroit où réaliser des projets plus expérimentaux.» Le groupe Catalyst Arts a organisé des structures de diffusion, mis sur pied un comité de direction et établi deux espaces d’exposition à Belfast.
Les cinq artistes présents à Québec – Toby Dennett, Seamus Harahan, Ruth Jones, Brian Patterson et Susan Phillipsz – se sont approprié Le Lieu, débordant même dans les bureaux de la galerie pour créer l’effet recherché avec leur installation. Toby Dennett explique que les artistes de Catalyst Arts sont habitués, faute d’espace, à exposer dans des lieux inusités – centre commerciaux, etc. – et ouverts à un vaste public. Ils ont ainsi entrepris un dialogue avec le public par l’interaction ou la médiation. L’ouvre de Dennett est, à ce propos, fort éloquente: il a photographié des cabines téléphoniques de Belfast, puis a associé chaque photo à un point géographique sur une carte de la ville. Un réseau de fils électriques semblable au filage téléphonique lie chaque photo à un numéro de téléphone. Le visiteur peut téléphoner à Belfast et faire la conversation à un passant. Pour les timides qui n’oseront pas se mouiller, l’artiste a enregistré une série de conversations qu’ils pourront écouter sur place. «Quand on visite une ville, qu’on y passe tout juste deux semaines, on ne peut pas dire qu’on la connaît, explique Dennett, on en saisit, sous forme de flashs, quelques aspects…» Dans cette perspective, Brian Patterson appréhende les lieux par le graffiti. À Québec, comme à Valence, il photographie des graffiti, qu’il met en rapport avec ceux qu’il a recueillis dans sa ville. Au Lieu, il a choisi de les projeter sur un dispositif composé de blocs de ciment et de pierres brutes. Deux urbanités se rencontrent et révèlent les préoccupations de leurs citadins: on reconnaît rapidement les graffiti québécois à saveur politique et les revendications religieuses de Belfast.
Susan Phillipsz a envahi la cage d’escalier du Lieu avec une installation son et lumière. Cette artiste privilégie une approche où le son et l’éclairage redéfinissent l’architecture. Seamus Harahan a conçu une installation vidéo qui présente Belfast de sa fenêtre et Ruth Jones propose au visiteur un tissage à facture artisanale de fils électriques, installé dans la porte de la galerie et dont le son vibratoire est amplifié.
Une réflexion sur la communication et sur ces réseaux qui relient les êtres d’un peu partout sur la planète.
Jusqu’au 26 septembre
Au Lieu
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Bloc-notes
Francine Simonin de retour à Québec
Il faut voir les ouvres récentes de Francine Simonin à la Galerie Madeleine Lacerte. Depuis plus de trente ans et quelque 200 expositions, cette artiste partage sa vie entre la Suisse et le Québec, mais la donne toute entière à sa peinture. Ses grands dessins se rapprochent autant de la calligraphie orientale que de la gestuelle de Jackson Pollock. D’un geste éprouvé, Francine Simonin parsème de larges traits noirs, gris ou rouges les délicats papiers déposés sur le sol de son atelier. À voir ses ouvres récentes, on devine les milliers d’autres qu’elle a réalisées pour arriver à de tels résultats. «J’aimerais exprimer le plus de choses possibles avec le geste le plus concis: le geste à la fois le plus subtil, précis et évocateur», confiait-elle dans un documentaire sur son travail. Saisissant. À voir à la Galerie Madeleine Lacerte, jusqu’au 27 septembre.
Nathalie Côté
Vernissages
Ce jeudi 16 septembre, la Galerie Rouje inaugure l’exposition des images de synthèse de François Lemay dès 17 h au 550, Marie-de-l’Incarnation. Le lendemain, vendredi 17 septembre, la soirée s’annonce mouvementée au Complexe Méduse. À 17 h débute le vernissage de l’exposition des ouvres de la photographe Sylvie Readman au Centre Vu. La soirée se prolongera à l’Oil de poisson dès 20 h, pour le vernissage de l’exposition Attente à peur de Marc Séguin. Sans aucun doute un des beaux moments de la rentrée.
Concours de conservateur-conservatrice en résidence
Dernière chance pour soumettre un projet d’exposition au Musée régional de Rimouski. La personne choisie aura six mois pour organiser une exposition sur la relève en arts visuels. On demande des études de deuxième cycle en arts ou en histoire de l’art et de bonnes idées… Pour plus d’information, contactez le musée avant le 17 septembre au (418) 724-2272.