Arts visuels

OPÉRA.tion LIFE NEXUS : Égaux système

Le Musée du Québec accueille l’OPÉRA.tion LIFE NEXUS de JORGE ORTA. L’artiste d’origine argentine présente, dans le bloc cellulaire du Musée, les productions des ateliers de création collective. Motif d’engagement.

Si vous n’avez pas eu l’occasion d’assister à la performance de Jorge Orta pendant laquelle les immenses murs de la cour intérieure de l’hôpital Robert-Giffard ont reçu ses signes lumineux, il faut voir la présentation des peintures et des petites sculptures dans le bloc cellulaire de l’ancienne prison devenue aujourd’hui un des espaces d’exposition du Musée du Québec. Cet ancien lieu d’emprisonnement choisi fort à propos accueille les oeuvres des participants des ateliers d’expression graphique du centre hospitalier Robert-Giffard, des Ateliers Folie/Culture et des étudiants de l’Université Laval. Dans chacune des cellules, on peut voir une toile et des caisses dans lesquelles on retrouve différents coeurs de céramique et de terre cuite; des oeuvres réalisées dans les ateliers de création collective pendant le séjour d’Orta au Québec, mais aussi d’autres provenant de différents ateliers, de Grèce notamment. Une bande vidéo fort instructive nous montre les artistes de Québec à l’oeuvre; ces derniers partagent leurs réflexions sur l’expérience de création, entrecoupées de celles de Jorge Orta.

Animateur et artiste catalyseur, Jorge Orta offre l’opportunité, à des personnes le plus souvent marginalisées, de créer et de présenter leurs oeuvres au public. Son travail prend souvent la forme d’ateliers de création collective, dont il fait voyager les résultats à travers le monde. Dans ces mêmes pages, lors d’un entretien avec l’artiste en octobre 1999, nous partagions ses réflexions sur l’anonymat de l’artiste, relatant comment il envisage la disparition de l’ego à travers le travail de cocréation qui lui permet de transcender ce qu’il considère comme une des faiblesses de l’artiste. Le projet LIFE NEXUS, qu’il poursuit depuis 1996, s’inscrit dans cette perspective en questionnant le statut du travail de l’artiste, tout en se voulant aussi porteur d’espoir et de solidarité internationale (autour du don d’organes). Orta réalise des oeuvres avec différentes communautés à travers le monde, sous le thème du coeur (symbole universel). Des coeurs fabriqués en terre cuite, en céramique, parfois peints sur toile. Il est aussi et surtout connu pour ses immenses projections luminographiques. Il a notamment illuminé le Machu Picchu au Pérou en 1992, un volcan au Japon et les façades vénitiennes en Italie.

Les objets et les toiles exposés au Musée du Québec, produits de l’activité de création collective, possèdent bien sûr des qualités plastiques certaines. Ce projet consistant à donner l’opportunité à des personnes souvent exclues ou marginalisées de s’exprimer et de présenter leurs créations au public est incontestable et des plus respectables. Dans ce sens, le travail d’Orta renouvelle et questionne nos conceptions habituelles de l’art comme étant le produit d’un travail individuel et celles aussi de l’artiste, producteur inspiré et génial. Comme il le souligne: "Chaque individu, avec ses propres moyens, peut être porteur d’un message d’espoir et d’avenir…" Cependant, toutes les oeuvres réalisées par les divers créateurs inconnus viennent aussi enrichir celle de Jorge Orta. Les pièces accumulées d’atelier en atelier, de pays en pays, portent en quelque sorte son propre nom. Si le travail de cocréation s’attaque à l’ego de l’artiste, qui tend à disparaître lors de la fabrication et de la réalisation des oeuvres, c’est lors de la diffusion des oeuvres qu’il réapparaît grandi et enrichi par l’effort collectif. Peut-être est-ce tout simplement le lot des porte-parole et autres élus… En tout cas, cela montre que l’utopie à l’oeuvre dans le travail de Jorge Orta n’est pas uniquement celle de l’espoir d’une humanité solidaire, mais c’est aussi celle de la disparition de l’ego de l’artiste.

Jusqu’au 15 octobre 2000
Au Musée du Québec
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Bloc-notes
Ulysse Comtois 1931-1999. Dessins inédits
Production intime de l’artiste, les 80 dessins de Comtois présentés au Musée du Québec nous ouvrent une partie de son univers. On découvre en effet le parcours de l’artiste à travers des dessins réalisés entre 1948 et 1993, présentés pour la première fois au public. Ulysse Comtois a été associé aux automatistes avec qui il a exposé dans les années 1950. Indépendant et libre penseur, il a contribué au passage de l’art à la modernité, délaissant les références religieuses et naturalistes. La fréquentation de ses dessins ne peut qu’alimenter la connaissance de son oeuvre picturale et sculpturale. Jusqu’en janvier 2001.

21 artistes dans l’Édifice Mozart
Le parcours hors galerie que propose la Manifestation internationale d’art de Québec demande un arrêt obligé à l’Édifice Mozart situé sur la rue Saint-Joseph. Les trois étages sont occupés par 21 artistes, dont les oeuvres s’intègrent parfaitement à l’espace. Il faut souligner l’intervention fort pertinente d’Alexandre David et de David Naylor. Les deux artistes ont parsemé le mur liant l’extérieur et l’intérieur du bâtiment de multiples ouvertures, des dizaines de meurtrières dont les qualités formelles et la dimension fonctionnelle interrogent au sens fort l’ornementation, le thème de l’événement. Jusqu’au 15 octobre.

BGL sur la riviève Saint-Charles
Les samedi 23 et mardi 26 septembre prochains, le trio de sculpteurs invite le public à assister à la parade de leurs produits préférés sur la rivière Saint-Charles. Le défilé débute à la tombée du jour et sera remis au lendemain en cas de pluie. Une autre activité de la Manifestation internationale d’art de Québec.

Résidence sur le Web
La Chambre blanche invite les artistes à soumettre des projets de création sur le Web. Pendant six semaines, un laboratoire sera mis à la disposition des artistes sélectionnés: ordinateurs, caméras, logiciels nécessaires ainsi qu’une aide technique. Date limite pour la présentation des projets: le 15 novembre 2000.