François Chevalier
explore sans répit, et depuis plusieurs années, le dessin et la gravure. Sa production récente, résultat d’intenses mois de travail, il la présente en ce moment à la galerie de la côte Dinan où sont réunies pas moins de 200 petites gravures et quelques grandes estampes qui s’avèrent absolument remarquables. Explorant un type de gravure qu’on pourrait qualifier de "légère", Chevalier a choisi de ne pas se soumettre à la lourde cuisine que nécessitent souvent les divers procédés d’estampes. Ses bestioles, il les entaille dans des plaques de… carton. Il développe aussi ses propres techniques d’impression. C’est le cas avec certains grands formats tel Papillon, trop grand pour passer sous presse, qu’il a imprimé en pressant avec… une poignée de porte. Plus souvent qu’autrement, il ajoute de l’encre sur ses impressions, ce qui en fait des monotypes où chaque gravure est unique.
Inventés et imaginaires, on pourrait dire que les insectes – des motifs d’ailleurs récurrents depuis 1994 – ne sont, chez cet artiste, qu’un prétexte à une exploration du dessin et de la gravure. Mais il y a plus. "J’essaie de trouver le côté vivant de l’insecte, précise-t-il, son côté fébrile. Instantané. C’est d’ailleurs plus près de l’idée de l’insecte que le résultat d’une observation… C’est un travail intérieur." Un travail de l’instant aussi, fougueux et énergique. À l’instar du monde des insectes où abondent les spécimens non identifiés et encore inconnus, voire mutants, l’exploration de ce motif lui permet aussi de répertorier de nouvelles formes et d’en rêver une multitude. "C’est pour cela que j’utilise l’insecte, dit-il, parce qu’il y a beaucoup d’espèces et parce qu’ils prolifèrent…" Difficile de résister aux nombreuses analogies et autres métaphores que suscitent ces bestioles!
Pour François Chevalier, la gravure, c’est un travail de dessin, une exploration de la ligne – une abondance de lignes, de ratures , de taches -, un travail gestuel et très physique. Un travail de nuances, aussi, allant du noir jusqu’au blanc immaculé du papier, en passant par les gris. Ainsi, s’il n’y a pas de changements apparents à l’égard des références iconographiques – bien que chaque insecte soit différent – le temps s’inscrit ailleurs. Il s’incarne dans de subtiles modifications exprimées par une maîtrise toujours plus grande du médium, par des gravures où les nuances de gris émergent à l’impression et dont les qualités plastiques sont souvent… saisissantes.
Jusqu’au 18 octobre
yÀ la galerie Madeleine Lacerte
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Bloc-notes
François Morelli, en théorie et en pratique
Le Musée du Québec propose une série de rencontres avec des artistes intitulée \"Le regard des artistes sur l’histoire de l’art". Après la conférence de Guy Blackburn et celle de Marcel Marois, c’est au tour de François Morelli de nous entretenir des ancrages historique et conceptuel de son travail. La présentation de Morelli coïncide avec son installation dans la petite galerie de l’Oil de poisson où on peut voir jusqu’au 15 octobre Web.toile.portable. L’artiste montréalais a tapissé les murs de la pièce d’un all over de tatous représentant des formes humaines et animales réalisées à l’aide de tampons encreurs. Au centre de l’espace sont suspendus des chapeaux métalliques en forme de mystérieuses coupoles. Conférence: le dimanche 8 octobre à 14h, au Musée du Québec. Exposition: à l’Oil de poisson, dans le cadre de la Manifestation internationale d’art de Québec.
Vernissage
L’inauguration de l’exposition de l’artiste mexicaine Tania de la Cruz, en résidence à la Chambre blanche depuis le début de septembre, a lieu ce vendredi 6 octobre à 20h sur la rue Christophe-Colomb. Éléments du quotidien et pratiques rituelles de l’art sacré mexicain fondent son travail. Nous en reparlerons sûrement. Jusqu’au 22 octobre.
Colloques
Deux colloques sont à l’ordre du jour. D’abord, celui de la Manifestation internationale d’art de Québec qui réunira notamment les artistes Wim Delvoye, Spring Hurlbut, Yvonne Lammerich, Bernie Miller et un théoricien du décoratif et de l’ornementation, Jacques Soulillou. À ne pas manquer les 7 et 8 octobre à L’École des arts visuels de l’Université Laval. Info: 649-2975. À noter également que le colloque international Collections-collectionneurs: textile d’Amérique et de France, débuté le 4 octobre, se poursuit les 5 et 6 octobre prochains au Musée de la civilisation.