Un siècle de peinture au Québec : Portrait d’art
Avec ses 350 pages et ses 500 reproductions couleurs, ce beau livre retraçant un siècle de nature et de paysage dans la peinture québécoise offre un premier coup d’oeil des plus agréables et, bien que ne possédant pas les qualités d’un ouvrage historique, il s’avère toutefois une bonne initiation à la peinture.
On ne peut que saluer la parution de ce livre qui embrasse un siècle de peinture au Québec de 1900 à 1999. D’abord, parce qu’il s’en publie très rarement. En effet, peu d’historiens d’art s’investissent dans ce genre d’entreprise dont le résultat risque souvent d’être trop partiel et superficiel. L’intrépide Robert Bernier s’y est aventuré. Même si le résultat n’est pas parfait, on aurait tort de bouder cet ouvrage: la plupart des reproductions sont d’assez bonne qualité et il nous livre une variété d’informations sur la vie et l’oeuvre de nombreux artistes. Faits et anecdotes côtoient des introductions abordant le contexte de production ou de diffusion des oeuvres. Chercheur autodidacte plutôt qu’historien, «observateur», comme il se définit lui-même, Robert Bernier est aussi le fondateur de la revue montréalaise Parcours et publiait, en 1997, l’ouvrage collectif Jean-Paul Riopelle. Des visions d’Amérique. Pour lui, cette seconde publication n’a pas de visées scientifiques. «Je voulais faire un livre qui portait un regard personnel, dit-il, tout en traitant aussi des réalités sociales et historiques entourant les oeuvres. Mon premier but était de montrer que de 1900 à 1999, notre rapport au réel s’est transformé et change encore.»
Il a choisi de regrouper des oeuvres traitant de la nature et du paysage. Un thème vaste s’il en est: «Notre rapport avec la nature est unique, précise-t-il. Le paysage n’a pas été seulement abordé de façon paysagiste. Le paysage, c’est aussi l’atmosphère…» L’auteur a sélectionné les artistes avec le souci de respecter les grands courants: «Ce sont surtout des coups de coeur personnels, explique-t-il. Mais j’ai tenté d’être représentatif des tendances de toutes les époques.» De Susor-Côté, Clarence Gagnon, à Peter Krausz en passant par Marcelle Ferron, Borduas, Riopelle, Arthur Villeneuve, Jacques de Tonnacour ou Paterson Ewen, on y retrouve, reproduites et commentées, les oeuvres de plus de 80 peintres. Bien sûr, il y a des absents qu’on aurait aimé retrouver, comme d’autres dont on peut questionner la présence. Difficile de faire l’unanimité là-dessus. Sans compter que le classement par décennie n’est pas toujours heureux. Cependant, cet ouvrage demeure un beau livre qui initie au monde de la peinture et saura probablement plaire autant à l’amateur d’art qu’à l’apprenti curieux.
Un siècle de peinture au Québec. Nature et paysage,
de Robert Bernier
Les éditions de l’Homme
1999, 350 pages
Bloc-notes
Au Palais Montcalm
Jean Garneau est un entêté. «Entêté», c’est aussi le titre qu’il aurait voulu donner à son Homme-grenouille, une imposante sculpture de bois lamelé qu’on croirait sortie directement d’un tableau de Jérôme Bosch. Garneau peint et sculpte depuis une trentaine d’années, mais il a peu exposé. À peine trois fois en trois décennies. Si ses oeuvres au traitement léché et au contenu surréaliste suscite un intérêt inégal, certaines pièces, dont Dodo l’enfant d’eau, sont absolument remarquables. L’artiste généreux et volubile sera présent à la galerie du Palais Montcalm de 13h à 17h jusqu’au 16 janvier prochain. Allez le rencontrer.
Chez Madeleine Lacerte
Il ne reste que quelques jours pour voir les oeuvres récentes de Louis-Pierre Bougie à la Galerie Madeleine Lacerte et celles d’Elmyna Bouchard à l’Annexe de la galerie. Louis-Pierre Bougie est bien connu pour son travail de gravure. Il y présente une trentaine de monotypes hantés par ses personnages habituels. Quant à la jeune artiste montréalaise, Elmyna Bouchard, la présentation de ses estampes vaut à elle seule le détour. Elle explore d’une manière ludique et rafraîchissante les possibilités de ce médium. À voir jusqu’au 15 janvier.
Vernissage au Lieu
Le vernissage de l’exposition B.E.M. (Bruits électromagnétiques) de l’artiste beauceron Michel Sévigny se déroule ce jeudi, le 13 janvier, au Lieu. Ses toiles réalisées par micro-explosions et ses sculptures sonores interrogent le «big-bang médiatique» actuel. L’artiste sera présent dès 17h.
Les prix Videre
Chaque année, la Ville de Québec couronne de ses prix le monde de la culture. Pour les arts visuels, c’est l’organisme Videre qui propose ses choix. Les expositions des oeuvres de BGL et de François Chevalier à La Chambre blanche et celles de François Mathieu à l’Oil de poisson sont en nomination pour le prix Événement. Quant au prix Reconnaissance, il sera remis soit à Danielle April pour son exposition chez Estampe Plus, à Paul Lacroix pour l’exposition de ses dessins organisée par la commissaire Lisanne Nadeau au Musée du Québec ou à Richard Mill pour la présentation de ses oeuvres à la Galerie Madeleine Lacerte. La ville dévoilera les gagnants lors d’un gala dans quelques semaines. D’ici là, faites vos paris…