Festival international du film sur l'art : Écrans d'art
Arts visuels

Festival international du film sur l’art : Écrans d’art

Du 23 au 26 mars se déroule la 18e édition du Festival international du film sur l’art. Trois jours pour découvrir les artistes et leurs oeuvres à travers le regard des  cinéastes.

Sur la trentaine de films présentés pendant le festival, plusieurs traitent spécifiquement des arts visuels. Certains tracent des portraits d’artistes, d’autres parcourent les mouvements artistiques et les événements qui ont marqué l’histoire du XXe siècle. Deux films sur des artistes québécois ont été sélectionnés pour cette programmation. Résultat de sept années de rencontres et de tournage qui ont fait naître des liens d’amitié entre le cinéaste Werner Wolkmer et le sculpteur québécois Louis Archambault, le documentaire À la recherche de Louis Archambault dépeint la fragilité de l’être à travers la célébrité momentanée de cet artiste. Louis Archambault a eu en effet ses heures de gloire pendant l’Expo 67, mais il est aujourd’hui presque oublié. Ce documentaire aura au moins le mérite de nous le faire redécouvrir. Quant à la cinéaste Manon Barbeau, qui nous avait donné l’an passé Les Enfants du Refus global, un documentaire bouleversant dépeignant un côté plutôt sombre de certains signataires du manifeste, elle récidive cette année avec un portrait de son père, Marcel Barbeau, libre comme l’art, présenté le 24 mars.
Un des films à voir absolument pendant la soirée consacrée à l’architecture, le 24 mars, est sans doute celui de David Collier, The Guggenheim Museum, Bilbao. Si vous n’avez jamais visité la filiale basque du Guggenheim de New York construite il y a à peine 10 ans en Espagne, il faut au moins voir ce film. L’architecte Frank Gehry recevait le prix Pritzker en 1989 pour ce gigantesque bâtiment argenté aux formes organiques fait d’un assemblage de grandes plaques de titane. L’histoire de ce jeune musée basque est déjà teintée de controverses. Notamment, comme le précise Rose-Marie Arbour (L’art qui nous est contemporain, 1999), parce que la production locale basque a été totalement occultée par la présence des collections américaines. Mais tout de même, l’institution rayonne. Avec sa moyenne de 3 000 visiters par jour, le Guggenheim est le deuxième musée le plus fréquenté d’Espagne, après le Prado de Madrid.
Quatre autres films nous apparaissent fort intéressants. D’abord, Russian Avant-Garde: A Romance with the Revolution d’Alexander Krivonos présenté au Musée du Québec. Archives, correspondances et l’oeuvre de trois grands peintres russes, Malevich, Filonov et Tatlin, permettent au cinéaste de reconstituer les années 20 et 30, un pan autant passionnant que tragique de l’histoire de l’art de l’ex-URSS pendant laquelle les artistes sont passés de «l’euphorie créatrice à l’emprisonnement». Suivra un documentaire sur le peintre américain Jackson Pollock, décédé dans un accident de voiture en 1956 à Long Island où il avait son atelier, d’où le titre du film: Jackson Pollock: Love and Death on Long Island. Décidément, la vie et l’oeuvre de ce peintre de l’action painting ne cesse de fasciner! Malheureusement, il faudra choisir entre l’avant-garde russe et l’art américain d’après-guerre, puisqu’on présente au même moment à la bibliothèque Gabrielle-Roy, Volés par les Nazis, un film racontant le pillage de tableaux effectué en France par le IIIe Reich allemand pendant la Deuxième Guerre. Également à ne pas manquer, un film sur Marina Abramovic, une artiste de la performance née à Belgrade en 1946. Balkan baroque du Français Pierre Coulibeuf est présenté le 25 mars, au Musée du Québec. En espérant qu’il reste encore quelques places disponibles, bon festival!
Du 23 au 26 mars
Au Musée du Québec
et à la bibliothèque Gabrielle-Roy
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Bloc-notes
Les figures de l’intime

Sur l’invitation d’Antitude, l’artiste et commissaire montréalais Emmanuel Galland a concocté une programmation d’art vidéo regroupant une vingtaine d’oeuvres. Plus que n’importe quel autre médium, la vidéo semble disposer les artistes à l’autoreprésentation. Pas étonnant alors qu’lle soit aussi un des lieux de la représentation de l’intime. C’est ce qu’on pourra vérifier lors des deux soirées de projection où se succéderont de très courtes bandes allant de 30 secondes à une vingtaine de minutes. On pourra y voir notamment les oeuvres de Charles Guilbert, de Donigan Cumming et de Mario Côté. Étant donné que ces deux soirées d’art vidéo chevauchent celles du Festival du film sur l’art, il faudra faire des choix… À la salle Multi de Méduse, les 24 et 25 mars.

Mues de mémoire 4 et Fabliaux
Plus que quelques jours pour voir les oeuvres de Christine Palmiéri à la Galerie Rouje. Outre les grands dessins suspendus illustrant les ouvrages de deux poètes, un assemblage de photographies de l’artiste montréalaise est aussi présenté. On reconnaît facilement le travail singulier de cette artiste: les Fabliaux de Christine Palmiéri sont des mises en scène de petits objets le plus souvent photographiées au rendu à la fois pop et mystérieux. À voir jusqu’au 26 mars à la Galerie Rouje.

Regard sur le Symposium de la nouvelle peinture (1982-1998)
Si vos ballades printanières vous amènent dans la région de Charlevoix, il faudra faire une escale au Centre d’art de Baie-Saint-Paul où se poursuit l’exposition de 34 oeuvres réalisées depuis 1982 pendant le Symposium de la nouvelle peinture. Dans les six salles où est réunie la sélection de la conservatrice Anne Beauchemin, on retrouve entre autres des tableaux des Peter Krausz, de Lauréat Marois, de Bill Vincent et de Rita Letendre. L’exposition est prolongée jusqu’au 10 avril prochain.