L’Atopie textuelle : Palets d’exposition
L’Atopie textuelle lancée par les Causes perdues inc., formées de MARTIN MAINGUY et d’ALAIN-MARTIN RICHARD, est une manoeuvre artistique qui pourrait s’étendre à l’échelle planétaire. Quand l’oeuvre d’art n’est pas objet de possession mais de circulation.
Cette manoeuvre artistique collective se déroulant sur plusieurs années et demandant la participation de centaines de personnes est une sorte de casse-tête dont un des buts ultimes est la découverte d’un texte caché. Atopie signifie, dans sa racine latine, un non-lieu et, dans son origine grecque, vers un lieu. L’Atopie textuelle est donc un texte nomade, dont les lettres et les mots migreront au gré des rencontres entre atopistes participants. Pour Alain-Martin Richard, il s’agit "de donner une forme à l’immatérialité des communications". Concrètement, quatre grandes plaques d’aluminium installées d’abord sur des socles près de la bibliothèque Gabrielle-Roy et bientôt dans un parc du quartier Saint-Roch seront au fil des ans complétées par des rondelles venant combler les espaces et les fragments de texte manquants. Ces 476 rondelles d’aluminium (qu’on nomme aussi palets), les participants devront les transmettre en main propre à d’autres aspirants atopistes et ainsi de suite. Objets à la fois étranges et précieux, on y retrouve gravées sur chacun les coordonnées de la future position de l’objet sur la sculpture, de même que l’adresse du site Web et un mot clé.
Les deux organisateurs, Martin Mainguy, praticien de l’architecture, et Alain-Martin Richard, artiste performeur, souhaitent que leurs rondelles traversent plusieurs méridiens. Des périples qu’on pourra d’ailleurs suivre en consultant leur site Web, où les informations sur les multiples déplacements des rondelles seront disponibles. Cet ambitieux projet ainsi que le site mis sur pied par une imposante équipe de programmeurs sont soutenus par plusieurs commanditaires, dont la Fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie, la Ville de Québec, le Conseil des Arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec. Il a aussi nécessité la collaboration d’Antitube, d’Avatars, de la Bande Vidéo et de la bibliothèque Gabrielle-Roy, sans parler de celle des futurs atopistes. Les organisateurs ont même mis sur le marché des produits dérivés…
Chaque individu qui désire participer "à la généalogie de cette oeuvre collective" doit se présenter le 21 décembre à la salle Multi du complexe Méduse pour la Grande Fête de l’Atopie et remettre en échange d’une rondelle d’aluminium, une petite photographie, un fragment sonore ou vidéo (tout ce qui se numérise). Ces productions individuelles seront intégrées au site Web, produisant une mosaïque d’images et de sons. Il faut faire vite: sur les 476 palets à distribuer, probablement plus de la moitié est déjà réservée. Lors de la soirée de mise au jeu à laquelle viendront se joindre plusieurs pèlerins en provenance de Chicoutimi et de Montréal, on pourra voir une programmation de vidéos expérimentales d’Antitude, une sélection de vidéos de jeunes réalisateurs de Chicoutimi et plusieurs performances. Une grande soirée multidisciplinaire en perspective puisqu’on pourra aussi entendre le Grand Orchestre d’Avatar et le groupe Interférence sardines. Pour Alain-Martin Richard: "Une manoeuvre, c’est mettre en branle une structure potentielle, dont on ne connaît pas le dénouement…" À suivre donc. Pour s’inscrire gratuitement: [email protected]
Le 21 décembre
À la salle Multi
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BGL au Musée du Québec
Pour une deuxième année consécutive, le Musée du Québec invite le récipiendaire du prix Videre en arts visuels (Prix d’excellence des arts et de la culture de Québec) à réaliser une oeuvre dans le Grand Hall de l’institution. L’an passé, on a pu voir l’imposant lustre de Claudie Gagnon. Cette année, le trio BGL a installé dans le lanterneau du Grand Hall Abondance difficile à regarder, un vitrail de plastique constitué de contenants récupérés de toutes les couleurs. Pour un temps limité seulement.
Deux expositions historiques
Il est question aussi d’abondance dans les deux expositions historiques fort instructives que le Musée du Québec inaugurait récemment. Composée d’une savante sélection d’oeuvres puisées dans sa collection permanente, Québec, l’art d’une capitale coloniale nous rappelle que l’effervescence artistique actuelle a des antécédents historiques, puisque Québec a été sous les régimes français et anglais, de 1659 jusqu’au XIXe siècle, une capitale artistique importante. Jumelée à cette exposition, Tradition et modernité au Québec propose une autre sélection de la collection permanente du musée dans une présentation s’inspirant des salons du XIXe siècle. Nous en reparlerons plus longuement très bientôt.
5 à 7 à la Chambre blanche
La résidence de Daniel Firman se poursuit à la Chambre blanche. Depuis l’inauguration de l’exposition, l’artiste français a réalisé plusieurs autres interventions et nous invite à nous joindre à lui pour un 5 à 7, le jeudi 14 décembre. La soirée risque de nous réserver quelques surprises…